Time Fades Away

vendredi 27 mars 2009

Avant/Après

Où passe le temps? Il coule doucement mais sûrement, imperturbable. Combien de fois, pressé, je me suis demandé ce que j'avais bien fait de mon temps. Parce que prendre le temps, voilà ce qui me plaît par-dessus tout. Avoir cette impression que le temps se suspend, en oubliant sa subdivision en heures ou minutes, et se déconnecte. Il se crée alors un moment, un espace que l'on peut apprécier à l'instant où reprend le flot ordinaire. Une forme de vacance. Une parenthèse qui donne l'impression d'avoir apporté ou reçu quelque chose.

On peut aussi foncer sans se poser ce genre de question, s'immerger, en abattre, et d'une autre façon, avancer. On peut en mesurer le temps par ce qui reste, quand on regarde en arrière l'oeuvre accomplie. Voilà l'exercice auquel je me suis livré. Deux années séparent en gros ces clichés. Deux années où il fallait prendre les choses à bras le corps, où il n'a pas été toujours facile de le prendre, le temps. J'y suis pas pour grand chose. A part prendre des photos, moi, vous savez...








dimanche 15 mars 2009

That's How We Die

Bashung nous a quitté hier. Depuis, je n'ai allumé ni télé ni radio, je n'ai envie d'entendre ni hommages ni oraisons funèbres. Les lire à la rigueur. J'ai déjà pas mal parlé de lui ces derniers mois. J'y reviendrai, le moment venu. Ca se passait ce vendredi 13, je suis tombé sur un exemplaire vinyl de Bleu Pétrole sans savoir que son interprète pousserait son dernier souffle le lendemain. Quand j'ai vu qu'il n'était tiré qu'à 1000 exemplaires, j'ai ramené ce n°608. Ce matin c'est The Afterlife que j'ai mis, Elysian Fields, et j'ai eu une pensé pour lui et pour ceux qu'il laisse. La première chanson, How We Die, ça allait parfaitement. Jennifer Charles et les Bashung, Alain et Chloé, se sont cotoyés cet été dans je ne sais quel festival. Elle en parle dans le journal sur leur site dans un billet publié au mois d'août. Un peu la même famille tout ce petit monde...

Ca se passait ce vendredi 13, les retrouvailles avec Elysian Fields au Kratatoa. Annoncé en formule club, c'est pourtant sur LA scène qu'ils ont joué. On avait disposé des tables des fauteuils et des bougies pour la lumière tamisée. Ils étaient accompagnés de deux musiciens: un batteur et un basssiste qui assurait aussi le piano et les claviers. Jennifer est arrivée, petite robe blanche à strass délibérement mal taillée, laissant apparaître une combinaison noire en dessous qui dépassait, perchée sur des mules à très haut talon. C'est son truc les mules, c'est pas la première fois qu'elle nous fait le coup. Avec son sac à main, deux verres à la main et sa démarche féline, elle fait la pépée, joue la fille de joie avec ses souteneurs.

C'est la quatrième fois que je les vois sur scène. Une chose frappe: Jennifer est lucide, fini l'état second, le regard embrumé, l'esprit ailleur, son frêle corps voûté. Plus besoin donc d'immersion dans les profondeurs. Plus besoin d'aller chercher la douleur pour poser la voix. Elle est là, avec nous, souriante, et ça démarre tout seul. Le spectacle commence par Drown Those Days, la magie opère instantanément. Oren lui s'est laissé pousser la barbe, ne quitte pas son couvre chef, alterne piano, basse guitare et backing vocals. Le concert s'improvise un peu comme toujours, selon l'ambiance, tourne principalement autour du dernier album mais aussi de Queen Of The Meadow qui revient à plusieurs reprises, notamment avec Bayonne, Bend Your Mind et Tides Of The Moon. Je ne sais pas pourquoi mais ça devient une habitude, quand elle chante "Let me bend your mind/ Give up your body/ If you give it a try/ Know you won't feel sorry", elle se mets toujours devant moi! Ils sont heureux, content de l'acceuil du public aquitain, puisque les voilà désormais hébergés chez Vicious Circle, un label bordelais, et que même la Région Aquitaine a aposé son logo au dos de la pochette. Quelques titres inédits, une reprise probablement, en forme de duo, mais je ne sais pas de qui, je ne connaissais pas le morceau. Le set s'achève avec un autre duo Ashes In The Winter Light et son dialogue très direct et très intime, qui conclue aussi l'album.

J'ai relaté il y a peu leur dernière prestation bordelaise, douloureuse, tendue et unique. Impossible de voir quelque chose d'aussi intense à nouveau. J'étais heureux de les revoir plus détendus et de sortir transporté de la même manière.

mercredi 11 mars 2009

Trente Huit Cinq

Pas de Trente Huit Quatre.

Un débutant disais-je. Alors comme un mort de faim dans une pâtisserie, me voilà à butiner d'un bac à l'autre avec l'impression d'explorer une nouvelle planète. Je ne voyais plus ce qui se passait autour de moi, en oubliais l'heure, trop occupé à ma cueillette.
Trente huit albums cinq maxis, la fièvre monte: résultats des courses.


REM Reckoning et Green
The Smiths This Charming Man et Shoplilfters Of The World Unite. Deux maxis sortis d'un déstockage de radio ou de discothèque, donc usés. Quand je les en ai extraits, le vendeur a soudainement regretté de ne pas avoir pris le temps d'examiner son lot de disques.
Sinead O'Connor Mandika, j'adore ce portrait.
Go Betweens 16 Lovers Lane, que je vais enfin pouvoir découvrir.
Prefab Sprout Steve McQueen parce qu'on ne s'en lasse pas.
Lloyd Cole And The Commotion Easy Pieces pour compléter le collection.
Frankie Goes To Hollywood Welcome To The Pleasure Dome. Hum!! Celui là je l'avais ado. Surtout pour la pochette... une photo, devinez laquelle... et le trouble qu'elle éveillait en moi. Quelques années plus tard, fâché contre moi je m'en étais séparé chez un soldeur. Comme depuis quelques mois j'ai mis la main sur les trois autres maxis, il ne me manquait plus que celui là. Et l'idée que c'est peut être le mien que j'ai retrouvé ne me déplaît pas.


Prince And The Revolutions Around The World In A Day
The Cure Boys Don't Cry. Surtout pour la photo. Jusqu'à le réecouter hier j'avais complètement oublié cette version rejouée et rechantée spécialement pour faire danser. Dispensable.
Razzia sur U2. Hum!! Pas trop dur... On en trouve partout, pour pas cher... War, The Unforgetable Fire, Joshua Tree, Rattle And Hum mais surtout Atchung Baby, cet album et les deux suivants Zooropa et Passengers, dont je ne suis hélas pas sûr qu'ils aient bénéficié d'un pressage en 33 tours, restent de loin mes préférés.


Suzanne Vega Solitude Standing, le disque de chevet de mes 17 ans.
The Doors LA Woman
The Rolling Stones Exile On Main Steet, sans les cartes postales hélas.
Tom Waits Swordfishtrombones
Creedence Clearwater Revival Cosmso's Factory
Leonard Cohen Songs Of Leonard Cohen et New Skin For The Old Ceremony pour conclure la période 67-74.
Bob Dylan millésime 75 Blood On The Tracks et les Basement Tapes, enregistrées huit ans plutôt mais publiées... huit ans plus tard . A ce sujet quelqu'un pourrait-il m'expliquer si c'est normal que la face 1 soit couplée avec la 4 et la face 2 avec la 3. Ou s'agit-il simplement d'une erreur d'estampillage? Je n'ai pas encore eu le temps d'écouter pour vérifier.


Lou Reed Rock'n'Roll Animal, Street Hassle, The Bells que je vais découvrir aussi.
Bowie mid seventies Pin Ups, Young Americans, Low, Heroes, Lodger, Station To Station. Pour ce dernier, j'avais déjà un exemplaire qui est hélas injouable, parce gondolé, car j'avais oublié de le ranger par une belle après-midi ensoleillée... Je crois qu'il ne me manque plus que Diamond Dogs.


Pour finir côté français Gainsbourg Live. Je ne sais pas pourquoi mais il me semble que les éditions originales avaient un livret photos... Ou je fabule.
Bashung Pizza pressage Philips.
Murat Cheyenne Autumn, album important lors de "l'An Neuf".
Ferré Seul En Scène et Il N'y A Plus Rien, de quoi compléter la deuxième partie de la période Barclay, il doit pas me manquer grand chose. Je pourrais me consacrer à la première, plus difficilement abordable côté prix.
Barbara dont j'avoue méconnaître la discographie et le découpage en albums. Je l'ai toujours découverte en complations ou coffrets. Je vais mieux me documenter. Le Soleil Noir, Madame et La Louve.
Et LA pièce, le premier album de Françoise Hardy, 1962, le pressage original, en assez bon état, qui nécessite un petit nettoyage certes, mais pour moins de 5€, on va pas mégoter. Surtout qu'au stand suivant, le même, en meilleur état probablement, affichait un prix à trois chiffres...

Trente Huit Trois - Classement Vertical


Capbreton - L'Estacade remise à neuf.


Construite en 1858 sous Napoléon III, elle fut en partie détruite il y a un an tout juste le 11 mars 2008.

lundi 9 mars 2009

Trente Huit Deux

Sur le chemin de la Convention hier, j'ai laissé un message à un ami l'informant de ma décision volte face. Il me répondit qu'il y avait fait ses emplettes la veille, et se moquant gentiment de moi, que ce n'était pas la peine de me déplacer, il avait déjà tout pris. Quoique pour les débutants comme moi, il y avait des bacs à petit prix où je pourrais trouver mon bonheur. Débutant, oui. Mais pour mieux comprendre il faut revenir en arrière.

Il y a toujours eu de la musique chez moi d'aussi loin que je me souvienne. C'était la radio qui tournait toute la journée dans la cuisine. Je comprenais que dalle à ces groupes anglo saxons, j'arrivais à peine à retenir leurs noms, j'avais des excuses j'étais encore en primaire. Des disques il y en avait peu. Des 45 tours principalement, rien de bien glorieux. J'ai véritablement eu les miens à partir de douze ans je les choisissais avec le plus grand soin: il s'agissait pas de se tromper, c'était un à la fois et tous les deux trois mois. Le seul problème et il était de taille c'était l'électrophone de ma grande soeur, le seul qu'il y ait jamais eu à la maison, en mono, qui ne tournait pas à la bonne vitesse, et rendait chaque écoute très frustrante car bridée de tout son potentiel.

Quelques année plus tard, si je continuais à acheter du 45 ou du maxi, c'est vers la K7 que j'ai opté pour le format de l'album. Nous étions au milieu des années 80 et ce support était non seulement pratique pour amener la musique en ballade, mais aussi pouvoir gratter à l'oeil une copie de 33 tours d'un camarade concilliant.
Il a fallu faire des choix fin 1989. J'allais enfin avoir un équipement digne de ce nom, un sound blaster, et voilà que du jour au lendemain, courant novembre, le disque vinyle n'avait plus la part belle dans les magasins. Jeune étudiant je me souviens encore de la surprise de ce retournement de situation lors d'une de mes promenades bi hebdomadaires à la Fnac de Bordeaux, ma résidence secondaire en quelque sorte. Réduits à la portion congrue ou pas loin, remisés dans des bacs qui n'offraient plus le même choix, au profit d'une mise en place à grande échelle de son ennemi désigné, le compact disc.

Dans ce contexte là, comme plus d'un, et je dirai même comme nous tous, je me suis équipé d'une platine cd et j'ai commencé à constituer ma collection de disques. J'ai néanmoins toujours acheté quelques vinyles pour des artistes ou des disques que j'aimais particulièrement, sans toutefois pouvoir les écouter, sachant bien qu'un jour, tout ça se réparerait. J'ai cassé la tire lire pour ma vraie chaîne, celle que j'ai toujours d'ailleurs, en janvier 1998. Pour tester les enceintes, le vendeur me proposait le best of de Police ou bien Pink Floyd The Wall, un grand classique. J'ai refusé. Malheureux!! Il ne fallait surtout pas! J'avais lu je ne sais où que ces groupes de vieux rigards ne produisaient que des disques pour démonstrateurs de Hi Fi. J'ai décellophané Fantaisie Militaire de Bashung qui venait de sortir et j'ai choisi mes enceintes, des Opal 19 Ti, sur Malaxe que je découvrais par la même occasion.

C'est à cette même période que j'ai parallèlement dégoté ma première platine disque la Fisher, dans un Cash Converter quelconque à Bègles, une bonne affaire. D'autant plus bonne qu'au moment de conclure la vente et de l'essayer le vendeur a du consentir à un rabais significatif, plus de cinquante pour cent, parce qu'elle ne marchait pas. On lui avait dérobé la courroie d'entraînement peu avant. Une fois trouvé un bout de caoutchouc adéquat c'est avec elle qu'à l'occasion je replongeais dans les souvenirs de ma jeunesse...

A suivre.

PS: Il commence à se faire tard, pour la liste des disques, cher KMS, il faudra patienter jusqu'à demain. Rien que tu n'aies déjà comme tu pourras le constater, à moins que...

dimanche 8 mars 2009

Trente Huit

Au départ j'avais dit non. Non j'irai pas. Ça tombait ce samedi, il fallait courir, partir à la hâte, arriver l'après midi déjà entamée, se taper la cohue, le bruit, la fatigue qui arriverait bien tôt. Je m'étais fais à l'idée de passer mon tour, tant pis on verrait la prochaine fois.
Ce matin, j'avais même prévu de me faire un cinoche, ce serait le deuxième de la semaine, je vous causerai d'Harvey Milk une autre fois. Là c'était pour le Chabrol. Mais en pianotant sur le clavier, finalement, j'y suis revenu à ce calendrier pour consulter les dates des Conventions de disques. Il était 10h30 quand j'ai dit flûte, on monte à Bordeaux s'la faire cette deuxième journée de la 39ème Convention, sinon il faudrait attendre six mois la prochaine.
Arrivé là-bas j'ai cru devenir fou, il y en avait partout, par où commencer, c'est toujours le problème. Finalement, en les passant en revue un à un, sans se précipiter, en prenant soin de laisser de côté ceux qui cotent à des prix qui effraient, on arrive à trouver encore pas mal de choses abordables.
Résultat: au bout de 3 heures et demi de fouilles, à me demander celui-là je l'ai où pas, et celui là il était pas moins cher là-bas, je m'en sors avec une petite pile d'une bonne quinzaine de centimètres d'épaisseur: 38 albums et 5 maxis 45 tours.
Ça peut paraître un peu déraisonnable, je vous l'accorde, mais ce sera ça de moins à ramener pour la prochaine fois.