Time Fades Away

mardi 30 septembre 2008

Interlude - Fiche cuisine


Nous vous prions de bien vouloir nous excuser pour l'interruption momentanée des programmes etc, etc... Cet ultime billet de septembre ne ressemble en rien à ce que j'avais prévue de causer. Ce matin tout était clair, le sujet, le style, les phrases, seul manquait le temps, et je m'étais promis de m'y mettre avec application dès rentré du boulot... Bon dès Desperate Houswife fini aussi, faut pas déconner... Puis voilà, de menus ennuis ruinent toute envie de le pondre ce fameux post, ce soir. Post qui finira comme tant d'autres, avorté à force d'avoir trop mûri, parce qu'une fois prêt à coucher les phrases, il ne me faut pas attendre trop longtemps, sinon, comme un fruit qui se gâte, rien ne sort après, et c'est ainsi qu'à maintes reprises plusieurs billets ont ainsi fini, avec la sensation de les avoir écrits sans jamais les avoir livrés.

Pour me faire pardonner je vous ai fait un tiramisu. J'ai toujours trouvé ça facile de faire un tiramisu, d'ailleurs plus jeune quand quelqu'un en apportait un, je le regardai avec une certaine indifférence, pour moi, ce n'était pas de la cuisine, un peu chiche, del'amateurat!! Je n'ai revu mon jugement qu'il y a peu de temps. En en prenant un pour dessert au resto, que j'ai trouvé délicieux. Donc j'ai décidé de me pencher sur la question. Voici ma deuxième tentative, avec des biscuits à la cuillère cette fois, parce que le premier, je l'avais fait avec des boudoirs et je vous le déconseille formellement: ça boit pas assez le café, ça baigne dans son jus, c'est pas formidable.


Tiens il a pris une sacrée claque déjà, on dirait...

dimanche 21 septembre 2008

mercredi 17 septembre 2008

Rentrée littéraire - III

Olivier ne tenait pas particulièrement à ce qu'il venait d'exprimer tout à l'heure. Il avait cédé au besoin de briller, de citer, comme négligemment, une phrase qu'il estimait de nature à épater son ami. Si maintenant celui-ci le prenait sur ce ton, il ne lui restait plus qu'à battre en retraite. Sa faiblesse venait de ceci qu'il avait beaucoup plus besoin de l'affection de Bernard, que celui-ci n'avait besoin de la sienne. La déclaration de Bernard l'humiliait, le mortifiait. Il s'en voulait d'avoir parlé trop vite. A présent, il était trop tard pour se reprendre, emboîter le pas, comme il eût fait certainement s'il avait laissé Bernard parler le premier. (...)
Sourire, il n'en avait vraiment plus envie, il avait honte. Et ne pouvant ni se rétracter, ni s'élever contre Bernard dont l'authentique émotion lui imposait, il ne recherchait plus qu'à se protéger, qu'à se soustraire:
"(...) Ce n'est pas contre moi que tu le disais... J'aime mieux ça."
Il s'exprimait comme quelqu'un de vexé, et pas du tout sur le ton qu'il eût voulu.
"Mais c'est à toi que je le dis maintenant", reprit Bernard.
Cette phrase cingla Olivier droit au coeur. Bernard ne l'avait sans doute pas dite dans une intention hostile mais comment la prendre autrement? Olivier se tut. Un gouffre, entre Bernard et lui se creusait. Il chercha quelles questions, d'un bord à l'autre de ce gouffre, il allait pouvoir jeter, qui rétablirait le contact. Il cherchait sans espoir. "Ne comprend-il donc pas ma détresse?" se disait-il; et sa détresse s'aggravait. Il n'eût peut-être pas à refouler de larmes, mais il se disait qu'il y avait de quoi pleurer. C'est sa faute aussi: ce revoir lui paraîtrait moins triste, s'il s'en était promis moins de joie.

André Gide - Les Faux-monnayeurs - 1925

A vrai dire, je ne me rappelle plus très bien l'histoire de ce livre que j'ai lu il y a une petite quinzaine d'années et qui m'avait laissé un forte impression. Ce passage, cette dernière phrase en particulier, que je n'ai pas mis bien longtemps à retrouver en feuilletant un exemplaire sur lequel je viens de mettre la main.

Jeune Belgique III est paru ce mois-ci. Vous pouvez le trouver ici, ici, ou bien encore . L'amour sous toutes ses formes, dans tous ces états, des rencontres improbables, des montages photos...

Suite des albums de l'été: Rook Shearwater.

dimanche 14 septembre 2008

Les impasses les grands espaces





Les impasses
Les grands espaces
Mes bras connaissent
Mes bras connaissent
Une étoile sur le point de s'éteindre

Bashung - Mes Bras (L'Imprudence 2002)

Pourquoi cette phrase, je n'en sais rien. Pour les grands espaces sans doute. Les impasses, les grands espaces... Le soleil, la chaleur, la poussière, le désert. L'Arizona, Tucson Arizona. Carried To Dust, le nouveau Calexico, un bon cru, un de plus. Depuis Feast Of Wire, en 2003, ils ont mon soutien inconditionnel (à vrai dire auparavant, j'aimais bien The Black Light et Hot Rail, mais pas autant). Puis exit les mariachi, ce qui changeait un peu et n'était pas pour me déplaire tout à fait à vrai dire, pour le plus urbain Garden Ruin en 2005, dont la seule chose que je puis lui reprocher c'est sa vilaine pochette. Retour aux grands espaces donc et ne pas se fier au premier extrait qui peut sembler un peu fade, c'est sur la longueur que se dévoilent les charmes de ce nouvel album.





Espaces plus confinés à présent: intérieurs sombres, bars miteux. La voix grave et profonde de Micah P. Hinson est aussi rauque et usée que cette d'un vieux bluesman. Micah P. Hinson aime les photos en noir et blanc assez dépouillées. Il aime les femmes, la lingerie, les femmes en soutien gorge, et avec de la poitrine de préférence, dont il orne généreusement le livret de son disque d'une façon un peu naïve. Une des meilleures choses qui soit paru cet été, et dont le parfum se dévoile au fil du temps.





Les grands espaces, la place, le temps, prendre le temps, prendre tout son temps. Je n'ai rien vu passer de juillet, août n'en parlons pas, et septembre semble prendre le même chemin.

lundi 8 septembre 2008

Questions/Réponses

Dix-huit mois que nous n'avions déjeuné ensemble. Et maintenant que le voilà revenu, désireux d'en savoir plus, curieux de tous les sujets sensibles, et un peu taquin, c'est au petit jeu des questions qu'il se livre. Pour savoir ce qui c'est passé de mon côté.

Alors une petite stagiaire cet été? Oui une catastrophe, etc... Visiblement pas d'aventure avec pensa t'il... On change de sujet, il me coupe. Pourquoi? Ca t'intéresse pas, moi amusé?
Pas de changement matrimonial alors un déménagement en vue peut-être? La route, le prix du gasoil, de l'immobilier? Non toujours pas, je réalise à quel point je suis bien chez moi etc... Professionnellement une évolution? Et tes week-ends? Que fais-tu de tes week-ends? Tu voies du monde? Bien sûr, j'ai une vie sociale que crois-tu!! Je ne passe pas mon temps qu'avec mes disques, mes bouquins et les films... La famille, le beau-frère? Je les vois moins souvent à présent, tu sais...
Rien de bien passionnant visiblement a-t'il dû penser, lui revenant à la charge espérant ouvrir une brèche, moi m'appliquant à répondre à côté. Lui entre temps a changé deux fois de travail, a fait construire, est dans une relation installée... Face à un mur, moi en l'occurence, on changea de conversation, la grossesse de Rachida Dati, un sujet plus consensuel...

Le repas se passe toutes les boutades sur la garde des sceaux sont passées en revue, à mon tour de monter au créneau. Donc ce n'est pas toi le père!! Non me répond-il, pas d'enfant, enfin pas à ma connaissance... comme pour se justifier. J'insiste un tantinet: mais... ça ne saurait tarder, j'imagine... Il se lève, le sourire gêné: bon on y va??