Time Fades Away

mercredi 29 août 2007

Gros bobo/ petit bobo

Après m'être lavé soigneusement les mains, je bascule ta tête légèrement en arrière. Tu es assis. Je pèle l'emballage, imprègne généreusement la compresse ainsi extraite de Bétadine et tamponne doucement la plaie. Conformément à ce qui est prescrit je couvre tout ça d'une noisette de vaseline. Je me sens maladroit, je ne suis pas bien habitué à ces gestes. Je m'applique, en prenant bien soin à ne pas te faire mal. Tu ne dis rien, ta lèvre tuméfiée a pris la couleur brune de l'antiseptique iodé, les deux points te tiraillent. L'infirmière aux urgences, t'as dit que tu t'en étais bien tiré, que tu resteras toujours aussi mignon.

Pas plus doué que ça pour ça, j'ai joué les infirmiers une autre fois cette semaine. J'ai fait asseoir une gamine qui s'est couronnée les deux genoux et l'ai désinfectée à l'eau oxygénée, qui a pour inconvénient de piquer un peu. Après avoir généreusement imbibé la compresse, au fur et à mesure que je me rapprochais de la zone écorchée et sensible, je sentais la jambe de l'enfant se raidir. Bien que sa soeur cadette qui assistait à la scène, lui faisait remarquer les lambeaux de peau qui blanchissaient au passage de la gaze, elle n'a rien dit. Juste retenu son souffle, mais rien dit. Je me rappelais avoir connu la même situation dans ma prime jeunesse et bien avoir survécu à l'épreuve du peroxyde d'hydrogène. Le pansement achevé, elle a ébauché un sourire quand je l'ai félicitée d'avoir été si courageuse.

dimanche 26 août 2007

La Concha





A huit jours d'intervalle. En fin d'après-midi, puis dans la première obscurité de la nuit. J'aime les lacets de cette route qui longe la côte de St-Jean-De-Luz à Hendaye. Au loin l'Espagne et Fontarrabie.

Classement vertical



Petite sieste crapuleuse, sur un lit de bruyère.

samedi 18 août 2007

Tropismes

"Ce sont des mouvements indéfinissables, qui glissent très rapidement aux limites de notre conscience, ils sont à l'origine de nos gestes, de nos paroles, des sentiments que nous manifestons, que nous croyons éprouver et qu'il est possible de définir. Ils (...) me paraissent constituer la source secrète de nos existence.
Comme, tandis que nous accomplissons ces mouvements, aucun mot - pas même les mots du monologue intérieur - ne les exprime, car ils se développent en nous avec une rapidité extrême, sans que nous percevions clairement ce qu'ils sont, produisant en nous des sensations souvent très intenses, mais brèves, il n'était pas possible de les communiquer au lecteur que par des images qui en donnent des équivalents et lui fassent éprouver des sensations analogues. (...)
Leur déploiement constitue de véritables drames qui se dissimulent derrière les conversations les plus banales, les gestes les plus quotidiens. Ils débouchent à tout moment sur ces apparences qui à la fois les masquent et les révèlent. (...)
Les tropismes ont continué à être la substance vivante de tous mes livres. Seulement ils se sont déployés davantage: l'action dramatique qu'ils constituent s'est allongée, et aussi s'est compliqué ce jeu constant entre eux et ces apparences, ces lieux communs sur lesquels ils débouchent au dehors: nos conversations, le caractère que nous paraissons avoir, ces personnages que nous sommes les uns aux yeux des autres, les sentiments que nous décelons chez autrui, et cette action dramatique superficielle, constituée par l'intrigue, qui n'est qu'une grille conventionnelle que nous appliquons sur la vie."

Nathalie Sarraute L'Ere Du Soupçon 1956

Comme ce tremblement de la lèvre et ce trouble qui est passé dans ton regard quand je t'ai annoncé que j'avais réussi mes épreuves. Comme ce regard perçant et inquisiteur qui m'a foudroyé quand tu es rentrée ce soir là et que, sans un mot, j'ai compris que je n'étais plus le bienvenu et que c'était fini entre nous. Comme quand je m'entends dire que si je prenais la parole ça serait peut-être intéressant. Comme cette tête qui se tourne au moment de me tendre la main pour me saluer. Comme cette lueur qui s'éteint au fur et à mesure que la conversation avance. Comme l'étincelle qui illumine ton regard, alors que je viens de tourner la clef dans la serrure et que je te surprends déjà au lit.

Je me souviens, je me rappelle, ces gestes, ces signes, ces phrases, ces mots, tout ça gravé au fond de ma mémoire et qui ressurgissent de temps à autre avec la même intensité, la même violence. Je me souviens, je me rappelle Martereau, Le Planétarium, Les Fruits D'or et la sensation d'être dans le vrai quand je les lisais. Je me souviens, je me rappelle, un album, poignant, sur le fil du rasoir, qui me poursuit et me hante toujours.

vendredi 10 août 2007

You've Lost That Lovin' Feeling



Le 4 août dernier, Lee Hazlewood s'est éteint près de Las Vegas, le cancer qui le rongeait a eu raison de lui. J'apprends la nouvelle ce matin en passant chez Golightly. Une chanson triste, comme il savait si bien en faire pour l'occase, mais sans Nancy Sinatra qui lui donnait la réplique dans la version originale. Mais il y a si peu choses sur lui disponible sur la toile, déjà qu'on avait du mal à trouver ses disques...

jeudi 9 août 2007

Classement vertical



L'été... enfin!!
Tâchera de faire mieux l'an prochain...

mardi 7 août 2007

Black Heart

Lorsque j'ai mis le clignotant, que j'ai jeté un vague coup d'oeil dans le rétro pour m'engager dans la circulation, je savais que c'était la dernière fois que je mettais les pieds chez toi. Tu as regagné ton porche sans me regarder partir. Quelque chose s'est définitivement rompu ce soir là. D'un regard, le premier, celui que tu m'as adressé j'ai senti que je n'étais plus le bienvenu. Nous n'avons rien dit de la soirée. Je l'ai passée seul sur le balcon, à lire le journal d'abord, puis à regarder la pleine lune. Rester? Partir? Je ne suis pas parvenu à me décider et au fur et à mesure que le temps passait, le sommeil me gagnait. Je suis resté passer la nuit. Le lendemain matin, les choses n'avaient pas changé. On a juste échangé quelques banalités avec peu d'enthousiasme. Alors j'ai pressé le mouvement, rassemblé mes affaires et suis parti pour de bon. De soirées entières pendus au téléphone, ont pris place des mails de trois lignes, dont plusieurs sont restés sans réponse.
On s'est croisé un peu par hasard il y a un an, on a passé la soirée ensemble à discuter. Le moment venu de nous quitter, lorsque tu as gagné ta voiture, que tu as mis le contact, tu ne m'as pas laissé entendre que nous nous reverrions prochainement. Tu as mis le clignotant, jeté un coup d'oeil dans le rétro et pour t'engager dans la circulation.

mercredi 1 août 2007

Histoire deux blondes

Alors c'est l'histoire d'une blonde qui entre dans une librairie et qui s'adresse à la libraire, qui se trouve être blonde aussi.
- Bonjour, madame!!! Je suis à la recherche d'un livre!!
- Oui madame. De quel auteur??
- (Après réflexion) Vingt centimètres.
- Vincent qui???


Désolé.