Time Fades Away

lundi 24 décembre 2007

Je sens que je vais oublier un truc

Bon reprenons:
Oscilococcinum, Fervex, Mucomyst, Physiologica, Dafalgan, Bi-Profenid, Oxyboldine, Citrate de Bétaïne, Vogalib, Spasfon Lyoc, Gaviscon, Imodium, Contalax, Normacol, Préparation H, Proctolog, Ob mini, Coalgan, Daflon, Manix Xtra Pleasure, Manix Gel Lubrifiant, Eludril, Parogencil Sensitive, Pastilles Vichy
Rien oublié? Je crois que c'est tout.

Ah! Au fait: Joyeux Noël!!

mardi 11 décembre 2007

Un samedi soir sur la Terre

Il a commencé par renverser mon whisky coca. Il était posé là sur la table, je le sirotais à vrai dire du bout des lèvres, sans réelle envie. J'avais pris ça histoire de trinquer. J'ai vu son mouvement brusque et le gobelet tomber. Juste eu le temps de bouger la jambe pour éviter d'être éclaboussé. Il a continué par renverser sa soupe sur la table. Ok elle était pas extraordinaire, le minimum syndical à vrai dire: des patates, des bouts de chorizo, et c'est tout... pas d'oignon, pas de pois chiche. Mais on savait qu'on allait mal manger de toute façon, on venait pas pour ça. Il s'est retenu de s'en prendre aux serveuses, mais la façon qu'il a eu de balayer l'écuelle d'un revers de la main, en faisant gentiment déborder le contenu sur la nappe en papier, trahissait un geste hostile. Et dire que c'est lui qui nous a demandé de venir. Il parlait fort, commençait à s'en prendre à la Terre entière, même à ceux qui étaient à sa table. Ceux là, pour tenter de faire diversion, s'extasiaient sur une infâme piquette dont on se demandait si c'était un vin rouge frelaté ou du rosé foncé. Bref, un tord boyaux qui, comme l'indiquait l'étiquette, contenait des sulfites. Non merci... Sans façons... Je conduis... La bonne excuse, tu parles! Que faire? Partir avant la plat principal: c'est faire un esclandre. Chose que moi si discret, ne peux me permettre. Puis ç'aurait été manquer le poulet et le gratin de coquillettes... Quand je pense qu'étudiant au resto u pour 10 francs à l'époque, même au troisième étage, on mangeait mieux que ça. Attendre l'accalmie, sans se laisser piéger. Quitter ce petit monde le plus naturellement, le plus vite aussi. Mais pas avant la compote tout de même. C'est fou comme on peut avaler à toute vitesse dans ces circonstances. Je prépare ma sortie en deux temps. J'enfile mon blouson pour sortir fumer, pour laisser tout le monde terminer. Puis je reviens à table, reste debout, d'un regard je sonne l'heure du départ. Quelques bises... Oui on rentre déjà... Me suis levé tôt... Non, travaillé tout'la journée... Un peu cassé... Puis ya la route... Allez ouste dehors, juste avant que la sono ne mette La Danse Des Canards ou I Will Survive.

vendredi 7 décembre 2007

Message à caractère personnel

Cher KMS>
Mêm'pas eu besoin d'ouvrir la boite... On vient de me le remettre... en main propre!!!


J'oubliais: je viens d'avoir ta gardienne, qui te fait dire que si tu veux récupérer le tiens il faudra songer aux étrennes...


Encore merci du débloquage si rapide de la situation :))
SM

mercredi 5 décembre 2007

Le Guide Du Snobinard 2007

Retour sur ce qu’il faudra retenir de 2007, côté disque. A l’heure où la musique fait de moins en moins recette, que son mode de diffusion est en plein bouleversement, entre mètres linéaires de cd qui fondent comme neige au soleil, et fichiers en téléchargement. Sur 70 albums estampillés de l’année, écoutés et testés, voici les 30 premiers.

1 Radiohead - In Rainbows
Passons sur le publié/sera pas publié, il sortira au bout du compte le 31 décembre prochain, la révolution de ce nouveau Radiohead n’est pas sa mise à disposition « à vot’bon cœur » en fichiers à télécharger, mais que le groupe est capable de surprendre une fois de plus, en sortant probablement son meilleur album. Et finalement c’est ça, le plus important : l’album, la collection de chansons, support ou pas.


2 Wilco - Skye Blue Skye
Ça commence par une valse hésitation: brillera, brillera pas l’soleil aujourd’hui. Des textes simples qui parlent de rupture, de séparation, avec des mots de tous les jours, une pointe d’humour, beaucoup de dignité. Et des guitares qui bouillonnent sans jamais déborder.


3 Queens Of The Stone Age - Era Vulgaris
Toujours ce vieux malentendu autour d’eux et cette atmosphère malsaine. Les popeux voudraient les faire passer pour de gros bourrins, les hardeux les dénigrent, à deux doigts de les traiter de tafioles. Victoire par KO une fois de plus, avec son énorme, directions extrêmement variées, et des titres qui font méchamment taper du pied.


4 Kings Of Leon - Because Of The Times
Un cap décisif est franchi question songwriting avec ce troisième album. Le tout impeccablement habillé par Ethan John, à la fois capable de délicatesse infinie avec Ray LaMontagne l’an passé, que d’un rock puissant et teigneux avec les frères Followill. Entre Lynyrd Skynyrd et les Strokes…


5 Iron And Wine - The Shepherd’s Dog
Sam Beam, entouré de quelques musiciens dont Joey Burns de Calexico et Paul Niehaus de Lambchop pour épauler remarquablement ses nouvelles compositions et leur donner un relief très 70’s. Que ses admirateurs se rassurent : il n’a pas changé d’un cheveu, d’ailleurs il n’a toujours pas été chez le coiffeur.


6 Arctic Monkeys - Favourite Worst Nightmare
Deuxième tome des aventures de la bande de Sheffield attendue au tournant, qui pour le coup, devient réellement plus que «le groupe découvert sur internet» et tient toutes ses promesses. Tout aussi estimable et même peut-être meilleur encore que le premier.


7 Patrick Watson - Close To Paradise
Déjà multi récompensé au Canada l’an dernier, l’atmosphère hypnotique et l’univers amniotique du groupe de Patrick Watson enivre les sens sans trop de résistance. Assez parlé d’Antony, Pink Floyd, Beatles, Jeff Buckley ou bien Radiohead, place à Watson.


8 Low - Drums And Guns
Austérité, repli autiste après la production cartoonesque et multicolorée de The Great Destroyer. Album post dépression pour Alan Sparhawk. Production radicalement sobre pour (une fois pour) David Fridmann, au risque de faire passer ces titres pour une collection de démos. Aussi décapant que l’eau forte.


9 PJ Harvey - White Chalk
Depuis quelques années on écoutait ses albums avec un ennui… polly. Mais cette fois-ci, le millésime 2007 est une surprise inespérée, par sa teinte, ses instruments, et les compositions tout simplement. Une femme plus libre/libérée que jamais, qui nous mène par le bout du nez. Un grand cru.


10 Blonde Redhead – 23
Toujours sous très forte influence gainsbourienne, Kazu et les frangins Pace poursuivent l’épure, avec une pop très sophistiquée, très éthérée au grand désespoir de leur fans les plus hardcore qui n’hésitent pas à citer Mylène Farmer (oh, les vilains!) pour décrire leur virage musical.


11 Devendra Banhart - Smokey Rolls Down Thunder Canyon
Une meilleure maîtrise de son trémolo, un accompagnement très 70’s mais qui ne dégueule pas, une inspiration puisée plus au sud, des titres interprétés en espagnol ou en portugais, alors qu’on n’attendait plus grand-chose de lui. Une bonne surprise, l’album que je préfère de lui.


12 Andrew Bird - Armchair Apocrypha
La petite entreprise d’Andrew Bird se porte plutôt pas mal, lui permettant de recruter un musicien de plus pour la scène. Moins théâtral et moins puissant que The Mysterious Production Of Eggs, ce troisième volet entamé avec Weather Systems en 2003, reste de haute volée.


13 The Rakes- Ten New Messages
Eternels outsiders de la scène rock anglaise avec leur air de pas y toucher et leurs têtes de premiers de la classe, Alan Donohoe et les siens n’ont délibérément pas voulu poursuivre dans la veine des bombinettes punk-pop de Capture/Release, pour un exercice pop plus varié, et particulièrement réussi, à l’heure ou beaucoup de sensations britanniques ont déjà pris le bouillon.


14 Editors - An End Has A Start
Avantage England. Jackpot pour Tom Smith et sa bande qui ruinent la crédibilité des américains d’Interpol qui leur ont ouvert la voie. Des titres très accrocheurs, des guitares et une voix qu’on a entendu on ne sait où ailleurs mille fois, mais que diable! Plus Coldplay que Joy Division néanmoins.


15 Etienne Daho - L’Invitation
Retour en grande forme, après une Réévolution à moitié réussie. Daho sort un disque très personnel, passe en revue tous les méandres du sentiment amoureux, de la rencontre à la rupture (encore un qui la prône!). Un de ses trois meilleurs albums.


16 Amy Winehouse – Back To Black
Pour impressionner votre petit neveu, cousin, ou je ne sais quel boutonneux, le visage tout maculé et pustuleux d’acné, faites-lui donc comprendre qu’il n’y connaît rien s’il écoute toujours Mika. Conseil d’amy.


17 The Fratelli’s - Costello Music
Nouveaux venus tout droit d’Ecosse, sensation rock du début d’année, fortement inspirés par T-Rex et le glam-rock, les Fratelli’s, qui furent choisis un temps pour illustrer le temps d’un spot publicitaire le baladeur numérique d’une marque à la pomme, ont plus d’un tour dans leur sac.


18 Cold War Kids - Robbers & Cowards
Sorti l’an passé aux States, hype sur le net, mais distribués en Europe seulement ce printemps, les californiens de Cold Ward Kids marchent avec la même insouciance sur le pas de leurs aînés, les regrettés Pavement.


19 Beirut - The Flying Club Cup
Deuxième rendez-vous pour Zach Condom plus francophile et plus fan de Brel que jamais, avec ses zouaves et leurs drôles d’instruments. Les grandes plaines, les Balkans qui se retrouvent au cœur de St Germain Des Prés.


20 Klaxons - Myths Of The Near Future
Il y a douze mois tout juste, l’album n’était pas encore sorti, sur la foi de quelques singles hédonistes qui rappelaient le joyeux bazar des Happy Mondays, on ne parlait que d’eux. Ils ont le Mercury Prize (meilleur album anglais) maintenant en poche.


21 Arcade Fire - Neon Bible
Adulés de toute part depuis Funeral, bon disque certes mais qui, faut t’il l’avouer, ne m’a jamais complètement convaincu. C’est avec cet album que je les préfère.


22 The National – Boxer
La mélancolie nonchalante, la voix grave et profonde de Matt Beranger qui fascine et me fait le même effet. Toujours la grande classe.


23 The Shins - Wincing The Night Away
Pop raffinée et ciselée après quelques années d’absence du groupe de James Mercer, exilé à Portland, et qui revient sans courber… l’échine.


24 Josh Rouse - Country Mouse, City House
Deuxième livraison depuis l’Espagne où Josh Rouse s’est offert une retraite dorée. Un beau disque automnal paru au plein cœur de l’été.


25 Jean-Louis Murat - Charles et Léo
Il a dit modestement, face aux compliments qu’on lui faisait : Oh mais j’ai surtout eu un excellent parolier… Projet secondaire et exercice de style réussi pour l’auvergnat qui interprète magnifiquement et se réapproprie Baudelaire en faisant taire la grandiloquence de Ferré.


26 Vic Chesnutt - North Star Deserter
Dix ans que je n’avais pas eu le coup de coeur pour un album de Vic Chesnutt. Retour en grande forme, épaulés des zigues du label Constellation, pour un disque tendu et intense.


27 Robert Wyatt – Comicopera
Non!! Ne pas croire à une course de fauteuil roulant avec Chesnutt. L’ensemble de l’œuvre de Robert Wyatt est toujours au dessus du lot. Le timbre de sa voix reste intact.


28 The White Stripes - Icky Thump
On croyait en avoir fini avec ces deux-là, la formule usée jusqu’à la corde. Et bien non, ils surprennent encore, plus 70’s que jamais.


29 Emily Haines And The Soft Skeleton - Knives Don’t Have Your Back
Parrainée par Robert Wyatt, donc rien à voir avec son groupe Metric, option piano voix et ambiance lunaire. Hypnotique avec une pointe de sensualité.


30 Elvis Perkins - Ash Wednesday
Le folk d’Elvis Perkins reste un mystère. Il chante la perte, le deuil, un mercredi de cendre qui suivit un certain mardi, 11 septembre.

vendredi 23 novembre 2007

Boulevard des Capucines

Le jour où j'ai acheté le billet j'étais un peu comme un gosse. Dessus l'adresse indiquait: Boulevard des Capucines. Jusqu'à ce jour, ce n'était pour moi qu'une rue du Monopoly. Boulevard des Capucines 32 0000: j'achète!! J'aimais bien avoir les verts, Breteuil, Foch, Capucines et les jaunes aussi, davantage que Champs Elysées et Rue de la Paix. J'aimais bien quand, après avoir tiré une carte Chance ou Caisse de Communauté, il y avait: reculez de trois cases, et que ça tombait sur Boulevard des Capucines et que je pouvais dire: chez moi! Ça fait un moment que j'ai pas fait un Monopoly, dix ans peut-être. Je me souviens y jouer encore étudiant pour meubler les longues après-midis, avant de passer les soirées aux tarots.

"Boulevard des Capucines
Ton nom qui tout là-haut scintille
Est le même que le mien"
C'est une chanson du nouvel album d'Etienne Daho, L'Invitation. Ce titre au départ avait tout pour déplaire quand j'en ai entendu parler la première fois. Il se trouve qu'à force d'écouter l'album, qui est réussi, et ça fait plaisir de le dire, que Daho revient avec un bon disque, un qui restera, un de ses trois meilleurs avec Eden et Corps et Armes, je trouve la chanson poignante et juste. Au final au lieu d'un déballage sur la place publique que n'importe quel journal à sensation aurait exploité, les choses sont énoncées avec beaucoup de pudeur.

Boulevard des Capucines où on me déposa ce soir là, lundi 12, il y avait cinq groupes à l'affiche. Un rendez-vous manqué me contrarie, alors en attendant dans la fosse, je bombarde de sms, oubliant consciencieusement que je sature ma mémoire et vide ma batterie. L'Olympia, où je mettais les pieds pour la première fois, sa moquette et son rideau de velours rouge, l'Olympia, que je voyais plus grand dans mes rêves, va savoir pourquoi. Les choses sérieuses ont commencé avec Beirut, qui était attendu de pied ferme par le tout-Paris et son rendez-vous manqué, l'an dernier au même endroit, un pétage de câble l'ayant fait renoncer à monter sur scène. Tout le monde est conquis par cette fanfare, ces instruments insolites, cuivres, trompettes, sax baryton, mandolines, hukuleles, ce petit jeunot, avec son teint blafard et ses mèches brunes désordonnées, s'exprimant dans un français parfait et sans accent, qui joue de la trompette.

C'est la troisième fois que je vois Andrew Bird et chaque fois il y a un musicien de plus. Ce soir là ils sont trois, il est accompagné d'un batteur qui assure aussi les claviers et d'un guitariste bassiste. Tout devient un peu trop technique, un peu trop virtuose pour le coup. Les morceaux ont tendance à s'étirer afin d'atteindre je ne sais quelle plénitude. On lui fera signe en coulisse que la pendule tourne, et le morceaux suivants, Heretics et The Birthday Song qui concluera le set, retrouveront leur architecture de base, directe simple et efficace. Dois-je l'avouer, mais je le préférais seul sur scène.

23 heures arrivent, je commence à m'inquiéter pour le dernier RER. Devendra Banhart et ses chevelus montent sur scène. J'appréhendais l'accoutrement et la touche qu'ils allaient avoir. A mon grand étonnement, ils sont incroyablement sobrement vêtus, élégants, presque beaux. Devendra Banhart, les cheveux attachés, porte un pantalon cigarette, un pull en V bleu marine et un gros noeud papillon à pois blanc. Son guitariste a un costume beige avec petit veston, les cheveux longs lâchés, très shampooing Timotei. Ils ont débuté le set par Seahorse, un des morceaux les plus Timotei, 3 en 1, du dernier album Smokey Rolls Down Thunder Canyon. 65 minutes plus tard, je quittai les lieux heureux, léger, d'un pas leste et véloce vers la bouche de métro la plus proche.

mercredi 21 novembre 2007

dimanche 18 novembre 2007

When it's good sure is good

La salle s'est levée comme un seul homme. Nous étions assis jusqu'alors, chose plutôt rare pour un concert, et depuis une bonne heure et demi, nous encaissions. Et alors qu'il quittait la scène, nous applaudissions à tout rompre, biens décidés à ne pas en rester là. Nous étions assis, tout comme lui, tout comme ses deux guitaristes, son batteur. Seuls son bassiste et sa violoniste ont joué debout. La formation était déployée en arc de cercle, et il était côté cour. Puis il est revenu, chaleureusement rappelé, nous nous sommes rassis. Lui l'était toujours, assis, engoncé, tout voûté dans son fauteuil roulant, la guitare en bandoulière non pas avec une sangle, mais un simple bout de corde. Il avait un bonnet vissé sur la tête qui surlignait ses paupières gonflées, ses yeux bridés par quelque probable artifice. L'homme ne tient pas en place, gigote sans cesse, a du mal à contrôler certains gestes de son bras gauche, il doit souffrir. Il tient son plectre entre le pouce et l'index de sa main droite, ses autres doigts sont morts. Cela n'affecte en rien la musique qui sort du pincement des cordes de nylon.

Le groupe, la bande du Thee Silver Mt. Zion, a mis en place les instruments. Lui est arrivé, sur la pointe des pieds, si j'ose dire, préparer son coin et dès que tout le monde était prêt, les lumières se sont éteintes. Ça a commencé doucement puis la tension est montée crescendo au fil des titres. Le dernier album North Star Deserter y est passé tout entier. Cela faisait longtemps que je n'avais ressenti quelque chose d'aussi intense, ni pareille émotion lors d'une prestation scénique, le frisson me parcourant régulièrement les bras puis le dos, les coups portés sur la grosse caisse me résonnant dans le corps tout entier, la respiration profonde parce que coupée, vidé, comme si, bien qu'assis, j'avais couru dix kilomètres.

Nous debout à la fin, lui assis à nous saluer, d'un mouvement de la tête, visiblement satisfait de ce qu'il nous avait donné et de ce qu'on lui procurait en retour à cet instant. Il s'est passé quelques chose, un fluide magique entre le groupe, une alchimie parfaite, une osmose totale entre la scène et nous spectateurs. Vic Chesnutt se produisait à La Cigale, ce 13 novembre. C'est Ruby Tuesday, classique stonien, qui a conclu le set, précédé d'Over dont quelques mots résument bien ce qui s'est passé:

"When it's good sure is good
Yes and when it's good it's great
When it's great it's oh so wonderful
But when it ain't it ain't."


Un extrait, dix jours plus tôt à Munich.

Après ces quelques heures hors du temps, la vie continuait au dehors. Le froid commençait à gagner le boulevard Rochechouart et les rues de Pigalle illiminées de leurs néons chamarrés. Les trains avaient cessé de circuler. Je passerai sous silence la première partie, aussi prestigieuse fût elle prestigieuse, Okkervil River, qui a pourtant livré un prestation honnête, épaulés d'un fan-club enthousiaste, mais bien terne et fade à côté de ce qui a suivi.

vendredi 9 novembre 2007

I'm not there

Étudiants, gaziers, cheminots, enseignants, magistrats, fonctionnaires, marin-pêcheurs, stewards et hôtesses, j'allais oublier, qui manque t'il: les routiers pour bloquer les dépôts de carburants? L'immobilier qui pousse une génération entière à d'endetter jusqu'à ses vieux jours, le prix du carburant qui plombe, jusqu'aux nouilles, dont on ne sait pas si on va arriver à s'en remplir la panse cet hiver tant la récolte de blé mondiale a été chiche. De partout monte une sourde grogne.

Il en faudra plus pour me décourager de monter à la capitale demain, pour en découdre avec tout ça. Vous allez voir ce que vous allez voir parce que j'ai pas l'intention de me laisser pourrir ces vacances comme les précédentes. Oui mais là j'avais une excuse, les éléments s'étaient ligués contre pour nous pourrir l'été.

I'm Not There, c'est le prochain film de Todd Haynes. Je suis en train de découvrir la BO, c'est comme si tous les copains s'étaient réunis le temps d'un double album. Avec dans le désordre: Sonic Youth, Calexico, Jim James de My Morning Jacket, Cat Power, Yo La Tengo, Iron & Wine, Jeff Tweedy de Wilco, Mark Lanegan, Sufjan Stevens, Tom Verlaine, Stephen Malkus des regrettés Pavement, Antony & The Johnsons...
Si d'aventure le film était loupé, on peut se rabattre sans risque sur la BO, qui elle, est une réussite. Pub!



Allez, le devoir m'appelle...
I'm not there, I'm gone.

mercredi 7 novembre 2007

J'ai vu New York/ New York USAAA

Je ne résiste pas à vous donner des nouvelles de notre Tsarine qui nous a laissé orphelins de la blogosphère depuis quelques mois et qui nous manque tant.



Cher SM,
J'ai profité d'un mouvement de grève à Air F. pour faire un petit shopping à NYC. J'ai fait un tel raffut à l'aéroport que les grévistes se sont remis en poste séance tenante. Et j'ai pas attendu que le président français me propose de me ramener avec son avion perso. Tu pourras dire à RVT que, moi aussi, je me suis offert un Abercrombie d'enfer et qu'il va en être malade de jalousie quand il va me le voir dessus.
Des bises à toi et tes nombreux lecteurs...
N

Merci pour la carte. On a hâte de voir nous aussi. On t'embrasse très fort, on t'aime beaucoup.

dimanche 4 novembre 2007

Classement vertical



Lips.

"Tu l'auras toujours ta belle gueule
Tu l'auras toujours ta superbe
A défaut d'éloquence."

Tel - Bashung

Comme le lait sur le feu

Le compte à rebours est enclenché. S'aventurer dans une galerie marchande un samedi après-midi, même si le programme laisse à désirer en temps ordinaire, devient un cauchemar. Ils sont tous de sortie, à grouiller dans les rayons achalandés. Tout regorge, tout déborde pour faire envie, pour créer un besoin éphémère, nous donner le sentiment de manquer de quelque chose, plus spécialement pour la fin d'année, allez savoir pourquoi. La cohue, le bruit, la chaleur, le piétinement produisent sur moi l'effet contraire. Je suis rentré en laissant en place cette profusion de belles marchandises qui auraient bien aimées que je leur tende le bras et leur ouvre le portefeuille.



J'ai mis du lait dans la casserole, une gousse de vanille fendue en deux et porté le tout à ébullition. J'ai guetté le moment. Quand la surface se met à bouillonner, quand l'écume monte d'un seul coup. J'adore saisir cet instant, où il faut vite retirer le lait du feu juste avant qu'il ne déborde. La musique de Wilco est un peu ça: comme le lait sur le feu. On guète l'instant où elle pourrait déraper, s'emballer, passer par dessus bord, mais comme par miracle, elle reste toujours contenue. Et la fièvre qui l'anime et la fait bouillonner retombe juste avant d'en mettre partout à côté.



Des années que nous étions destinés à nous rencontrer, des années à reporter l'instant, et finalement la rencontre avec Sky Blue Skye comme une évidence. Deux extraits ce nouvel album, du dvd de l'édition limitée que je ne puis regarder, ça m'apprendra à faire venir des disques de Miami... J'ai saupoudré en pluie du riz lavé à grande eaux, laissé cuire à feu doux une bonne demi-heure, rajouté de sucre en fin de cuisson et le zeste d'un citron. J'ai fait du riz au lait au bout du compte.

dimanche 28 octobre 2007

This Is Tim Hardin

Je devais avoir quinze ou seize ans. On m'a demandé ce que je voulais prendre à l'apéro et crânement pour faire comme tout le monde j'ai répondu: un whisky, sec, sans glace, comme dans les films. On m'a regardé avec étonnement. On m'a servi un baby. On a surtout observé ma réaction au moment où je portais le verre à mes lèvres. J'ai fait la grimace, je me suis abstenu de tout recracher. Me suis tout d' mêm' demandé comment on pouvait bien avaler ce breuvage au goût pharmaceutique et quel plaisir on pouvait bien tirer de sa dégustation. Mes papilles sensibles n'étaient pas prêtes. Ça a changé depuis. J'ai eu un deuxième moment important dans la découverte du whisky quand un soir de virée entre potes, le barman d'un pub anglais, Le Golden Apple, aux Chartrons à Bordeaux, nous fit découvrir ce soir là les Knockando, les Glen Garioch, les Lagavulin... J'ai toujours un faible pour le Lagavulin 16 ans d'âge notamment...

On n'entre pas dans la musique de Tim Hardin comme ça, d'un seul coup. Il faut commencer par tamiser la lumière, se verser un whisky le cas échéant, et se laisser porter. Au tout début, les écoutes sont ingrates, avec l'impression que toutes les chansons se ressemblent, qu'aucune ne se détache du lot. On a envie de tout recracher, et même de ne jamais renouveler l'expérience. Et pourtant on y revient sans bien savoir pourquoi. Au tel point que ses disques sont devenus au fil du temps comme des amis. Et des pépites finissent par apparaître au fil des écoutes.

Auditionné pour Columbia au début des années 60, cet ancien des Marines ne décrocha aucun contrat au départ. C'est Verve qui le signa et lui permit de publier ses deux premiers albums, sobrement intilulés Tim Hardin 1 (1966) et Tim Hardin 2 (1967). Beaucoup y trouveront leur compte en reprenant Misty Roses (Colin Blunstone), If I Were A Carpenter (Bobby Darin), Black Sheep Boy & The Lady Came From Baltimore (Scott Waker). On compte aussi Nico parmi ses interprètes avec Eulogie To Lenny Bruce qui conclue son premier album Chelsea Girl.

Atlantic Records exhume alors des chansons de ses premières démos des sessions Columbia sous le titre This Is Tim Hardin. Pour finir de fructifier son investissement Verve publie en 1968 un enregistrement live de sa performance à Town Hall, NY, sous le nom de Tim Hardin 3 (1968). De plus en plus dépendant de la boisson et de l'héroïne, il abandonne progressivement les concerts et se voit publier des albums contre son gré puisque Tim Hardin 4 (1969) rassemble la suite des fameuses sessions Columbia, pourtant pas digne d'être publiées au moment de leur enregistrement en 1964.

La suite est une lente descente aux enfers. Il traîne avec Bob Dylan, qui lui rend hommage ou tout du moins à son grand père, John Wesley Hardin (sans g!!), assassin gentleman, le temps d'un album. Échecs critiques et commerciaux auxquels vient s'ajouter un douloureux divorce, précipitent sa déchéance. Il est retrouvé mort d'overdose le 29 décembre 1980, il avait 39 ans. Seul témoignage qui reste de lui sur la toile: son passage à Woodstock. Un seul disque à recommander: Hang On To A Dream: The Verve Recordings qui regroupe les albums Tim de 1 à 4 à l'exception du 3, et une bonne poignée d'inédits de la période en plus.

vendredi 26 octobre 2007

Nouvelle Star

Je le rumine depuis lundi soir. Beaucoup ont déjà écrit et en parcourant un peu tous les avis j'ai trouvé des éléments de réponse à mes questions. Pourquoi est-ce que ça cloche avec Guy Môquet? Pourquoi lundi soir, entre la poire et le fromage sur France 2, je me suis retrouvé à lever les yeux au ciel en me voyant proposer ce vidéoclip très tape à l'oeil, avec ce côté rétro moderne qui plaît tant (Amélie Poulain, Les Choristes...), qui amplifiait le pathos du texte, dont en plus des lycéens, on nous a servi la lecture.
Une chose est claire: on préféré jouer la carte de l'émotion que de la raison et de la réflexion sur les circonstances qui ont mené à la mort ce jeune homme. Pourquoi parler de Guy Môquet, un peu sorti du panier, plutôt que d'autres résistants: après tout Jean Moulin aurait très bien fait l'affaire et a eu rôle probablement plus déterminant pour l'histoire du pays.

On a voulu nous vendre un produit. On a cherché une cible: la jeunesse et son cerveau tendre, son avidité pour la nouveauté et le superficiel. En bon marketing, on lui a taillé sur mesure un nouveau héros, une référence à qui elle pourrait s'identifier en se souvenant de ses jeunes années de lycée. On a voulu lui rappeler des valeurs, celles du courage, du sacrifice, de la dignité, du patriotisme comme modèle. C'est un peu le retour de la fameuse leçon de morale, qui débutait les cours du temps de nos parents ou grand-parents.
Je n'aime pas l'usage qu'on a fait de cette lettre. Un tel galvaudage de ce témoignage poignant, une lettre d'adieu d'un jeune militant sur le point de se faire fusiller, qu'on érige en nouveau symbole, finit par lui enlever toute sa dignité. Il faut se garder de faire un raccourci entre le courage face à la mort, le sacrifice de sa vie pour ses idées et l'amour de la patrie. On va finir par confondre le vidéoclip de la lettre de Guy Môquet et cette vieille réclame où on faisait la morale au jeune Guy Degrenne.

Plus que jamais rester sur ses gardes et faire attention quand on cherche insidieusement à nous donner des modèles, nous y faire adhérer, nous manipuler au besoin pour y parvenir: nous endoctriner. Finalement, entrer en résistance est toujours d'actualité.

jeudi 18 octobre 2007

Le facteur n'est pas passé??

Non je n'ai fait pas grève. J'étais bel et bien bosser aujourd'hui, faut bien ramener l'beafteak. Pas de grandes perturbations visibles ici, si ce n'est que la gare était déserte ce soir, ce qui était finalement bien pratique pour retirer un billet à l'automate. Le facteur n'est pas passé?? Ben quand je suis rentré j'ai pu constater que si!! Et j'ai eu du mal à retenir un petit rire nerveux quand j'ai vu le contenu de la boite à lettre...


T'es pas bien, qu'on m'a dit! Amusant, non? Ce soir j'ai eu l'impression que c'était déjà un peu Noël.
L'autre jour je disais à la Poulich' que j'attendais quatorze disques dans les deux semaines qui venaient. Soit un par jour en moyenne. C'est un peu déraisonnable, je sais. Mais c'était sympa comme plan, un disque nouveau par jour qui arriverait par enchantement. La semaine dernière, j'en ai déjà reçu un premier lot de huit d'un coup, dans un même colis. Ce soir je crois que le compte est bon. Ça va me prendre un peu de temps pour assimiler tout ça. Et que c'est pas fini parce qu'il y en aura bien trois ou quatre qui vont sortir et me manquer dans les jours qui viennent.

Mais par esprit de contradiction, comme si ça ne me suffisait pas, c'est In Rainbows que je suis allé télécharger ce soir, bouleversant mes habitudes parce que je me suis offert le premier album virtuel de ma collection. Pas de pochette, pas d'artwork, des fichiers mp3 (sexy non?) que j'ai gravé à la va vite pour pouvoir écouter ça dans la bagnole ou en haute fidélité, parce que n'allez pas me dire qu'on peut écouter de la musique sur avec un ordinateur, des hauts parleurs comme des biscottes, et leur son de plastoque.

mercredi 10 octobre 2007

Le collector de l'année

Le must de cette rentrée, c'est Sojourner le superbe coffret en édition limitée de Magnolia Electric Co. Tiré à 5000 exemplaires en tout et pour tout, et destiné à être vendu après les concerts, on peut tout de même se procurer un exemplaire en ligne avant que les prix ne deviennent trop extravagants (je l'ai déjà vu proposé à plus de 100€...).



Mais que trouve t'on une fois ouverte la boite, me direz-vous?



Un poster, frise idéale pour décorer une chambre d'enfant. Cinq cartes avec des peintures originales très très très jolies qui présentent les différents disques (oui parce qu'il y a des disques: c'est ce qui fait son attrait à l'origine). De quoi remplir trois albums avec l'intégralité des sessions Nashville Moon, Black Ram, Shohola et un EP Sun Session. Il y a un an, Fading Trail proposait neuf chansons extraites de ces différentes sessions. De quoi développer la multiplicité des visages de cette formation à géométrie variable qui a pour constante Jason Molina. Il y a aussi un DVD documentaire sur la vie en tournée, avec de très belles images. En voici un extrait.




Mais, le clou, c'est la bourse de velours noir.



Et dedans ya le truc fashion qui tue: le pendentif Magnolia Electric Co.!! Que manque t'il pour parfaire l'ensemble: un frisbee, un tube de crème solaire, un paréo? Ou mieux: un assortiment pâtés, rillettes, bloc de foie gras et vin blanc.

A moins que le titre de collector de l'année ne lui échappe au profit de celui-ci.

dimanche 7 octobre 2007

Amniotique

Je ne sais pas pourquoi, mais ce sont toujours les mêmes références que je vais essayer d'éviter de répéter, qui sont reprises pour décrire la musique de Patrick Watson. Son album Close To Paradise, qui a mis en gros douze mois pour arriver par chez nous et qui a déjà collectionné toutes sortes de prix et de récompenses, est déjà un classique. Il se dégage de cet univers amniotique, un parfum onirique dans lequel, adepte de repli foetal qu'on le veuille ou non, on prend rapidement plaisir à se laisser bercer et se mouvoir.

Illustration avec trois extraits.





vendredi 5 octobre 2007

En finir avec la mort

On a tous quelque chose de plus ou moins intéressant à dire sur la mort. Parce qu'on ne sait pas très bien de quoi il s'agit en fait, à part que biologiquement parlant un être vivant vient de pousser son dernier souffle. Qu'elle fascine parce que ceux qui restent se sentent un peu démuni face au vide définitif qu'elle laisse. Que c'est quelque chose à laquelle on ne réchappera pas soi-même, et qu'à moins de partir avant, on sera forcément un jour touché par la perte d'un être cher.
D'abord il y a la peine face à l'absence, aux souvenirs qui deviennent douloureux. D'un côté il y a les gestes de sympathie de l'entourage. De l'autre, quand on se retrouve seul, le travail de deuil pour accepter la nouvelle donne et rendre tout ça moins pénible au fil du temps. Mais le plus important c'est de continuer à faire vivre celui qui n'est plus là en n'oubliant pas qu'il a été des nôtres.

dimanche 30 septembre 2007

Classement vertical



Drving me crazy.

"Hey kids were are you?
Nobody tells you what to do, babe."

samedi 29 septembre 2007

Be Here Now



Autant vous le dire de suite je n'aime pas Trouble son premier album. Quand il est sorti en 2004, oh, j'en ai entendu parler, mais rien ne m'attirait vers sa musique, et le succès facile qu'elle suscitait avait plutôt tendance à m'en détourner. J'ai découvert Ray LaMontagne il y a tout juste un an avec son deuxième album, qui n'a pas eu le succès du premier et qui mérite amplement de trouver quelques paires d'oreilles qui ne seraient pas atteintes de surdité. La photo de la pochette reflète assez bien l'atmosphère du disque qui est assez sombre (beaucoup plus que le précédent) au mieux crépusculaire. Puis il ya cette voix chaude et éraillée, là comme le faisceau de lumière de cette lampe torche.
"Definitly not Trouble part 2!" a t'il déclaré. Bien joué mon gars! 'Till The Sun Turns Black reste sans doute le plus bel album (sous estimé) de l'année 2006. Quelques titres ici. Une vidéo là, qui n'est pas officielle, mais qui illustre parfaitement Be Here Now.
"It can be very difficult to remain engaged in life, to interact with other human beings. It's hard, and that's the challenge, really, to remain engaged when nobody can understand each other."



Le plus important, c'est de le savoir. Le plus important c'est d'être là, maintenant.

lundi 24 septembre 2007

A table!!

Je ne me suis pas méfié quand elle m'a proposé innocemment des oignons. T'en veux qu'elle m'a dit: tiens prends, et je me retrouve avec un cageot plein d'oignons violets entre les mains. Et des patates: prends les toutes. Et me voilà avec un sac de dix kilos sur les bras. Le Camp de S#k#l (sorte de camping où se retrouve la mafia russe) a fermé pour la saison. Il restait des trucs en cuisine qu'on m'a donné mais dont je ne me servirai jamais. Tiens, dit-elle en me remplissant sac à surgelé de barquettes de beurre, de margarine et de lardons...
Donc ce début de mois pour venir à bout de ce stock avant qu'il ne se dégrade, il m'a fallu cuisiner tout ça. Au menu: omelette aux patates et piments, frites, tartiflette ou bien tarte aux oignons.

Je l'ai taquinée en lui demandant comment étaient ses tomates. Ben c'est qu'il y a eu la maladie, et qu'on avait beau sulfater, pas beaucoup de soleil, qu'elles ont mis du temps à mûrir, mon bon monsieur. Enfin s'il vous en reste, que je place... Je vous le ferai savoir qu'elle me dit mais attention, il faudra venir les chercher. Une semaine plus tard, je me retrouvai avec un cageot sur les bras, qui débordait de tomates plus grosses que mes mains, il y en avait bien pour dix kilos.
Donc depuis la semaine dernière, si je me délecte de ces tomates légèrement sucrées et qui ont enfin du goût (une seule suffit pour un repas du soir), il m'a fallu aussi cuisiner rapidement tout ça, parce que ça se gâte en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Deux faitouts de piperade et un autre de ratatouille ont fait néanmoins sensiblement baisser le stock.

J'ai cru qu'il se moquait cet hiver quand je l'ai vu dans le couloir, arborant fièrement le carton qu'il tenait dans ses bras. Il m'a dit: j'ai pris un jambon, t'aimes pas le jambon? Mais où veux-tu le mettre, dans mon petit appart, ton jambon que je lui dis? Aussi délicieux qu'il était le jambon, il n'a malheureusement pu rester chez moi, question d'encombrement et... d'odeur un peu aussi. Il est reparti à la campagne, enveloppé d'un sac et pendu au crochet. Il y a quelques jours nous en avons vu le bout. Il a reporté un vif succès lors du gueuleton qu'on avait organisé pour remercier celles et ceux qui étaient venus prêter main forte au chantier.

Septembre fut donc le mois de la cuisine en grosse quantité. Je laisserai la conclusion du billet à Low. Revenu de la production cartoonesque et pyrotechnique de Dave Fridmann avec The Great Destroyer, et d'une vilaine dépression qui l'a travaillé tout le long de la tournée qui a suivi, Alan Sparhawk et Mimi sa femme reprennent le régime sec, l'austérité, l'ascèse. Production sèche et diamétralement opposée, leur nouvel album Drums And Guns passe pour une collection de démos abruptes et rêches à la première écoute. C'est pourtant un disque formidable et honnête. Drums And Guns, comme la guerre imbécile dans laquelle leur pays s'est embourbé, comme "la guerre qu'on peut mener contre soi-même, des fois aussi".

mercredi 19 septembre 2007

De la tentation

"La seule façon façon de se débarrasser d'une tentation c'est d'y succomber."
Oscar Wilde

Ennui, faiblesse de la volonté, vice? J'ai beau dire stop, demain j'arrête, quand l'envie est plus forte, rien à faire que de se laisser aller à la satisfaction immédiate. Se méfier des satisfactions immédiates, tout comme des joies trop intenses. Aussi éphémères que sont les premières elles se répètent de manière insidieuse au point de ne jamais en avoir assez. Les secondes vous reviennent en pleine poire tôt ou tard, avec peine et douleur proportionnelle.

"On peut résister à tout sauf à la tentation."
Oscar Wilde

Bon je cède... Tant qu'on est avec Oscar, ça n'a rien avoir avec le reste, mais il y a une autre phrase qui me revient à l'esprit et que je trouve délicieuse:

"S'aimer soi-même, c'est l'assurance d'une longue histoire d'amour."

dimanche 16 septembre 2007

Faire mon J.R.

J'ai piqué cette photo chez Kill Me Sarah. Il nous expliquait la semaine dernière qu'il avait acheté le dernier 45t de Beirut pour la pochette, qui est très belle, c'est vrai.




Cette photo m'en a rappelé une autre. Dans le livret du dernier album de Josh Rouse, Country Mouse, City House, seul disque intéressant sorti au plein coeur de juillet, qu'il m'ait été donné d'écouter de l'été, ce n'est pas une bibliothèque mais une partie de sa discothèque qu'il nous dévoile. J'ai voulu forcément regarder de plus près ce qu'écoutait le bonhomme, histoire de voir à qui j'avais affaire.




Par exemple, s'il y a des albums de Teenage Fanclub, des Jayhawks ou de (humm!) Placebo, j'étais content de constater qu'on avait la même édition limitée, la rose tyrien flashy, de The Greatest de Cat Power, qu'on aimait le Yoshimi des Flaming Lips, ou qu'on devinait le Croocked Rain, Crooked Rain de Pavement. Raison de plus d'aimer ce type qui sort depuis quelques années des disques magnifiques dont tout le monde, hélas, se contrefout.
Donc j'ai voulu m'amuser, à mon tour, faire mon J.R., et pris une photo d'une partie de ma discothèque... histoire de voir ce que ça donne.



Oh puis je montre tout!! Après tout!!
Exhibitionniste que je suis!!