Time Fades Away

lundi 31 mars 2008

Classement vertical


Sunshine Everyday. Le dernier titre de Too Many Days Without Thinking.


On reviendra sur Swell plus longuement une autre fois... A moins que... South Of The Rain & Snow sera distribué chez nous par Talitres, le 19 mai prochain. Bordeaux mis à l'honneur une fois de plus par San Francisco. En attendant, nostalgie: 1997. L'album sort en mars, un mois plus tard je suis rendu à la vie civile. Je n'ai nulle part où aller. Je ne sais pas à quoi ma vie post étudiante va ressembler. Durant les années précédentes, j'ai longuement arpenté les rues de Bordeaux. Je ne sais pas si j'y vivrai un jour à nouveau.


En 2003, Swell publie une compilation de B sides et autres raretés. J'aime beaucoup cette pochette, cette photo, ces affiches de concert placardées sauvagement, Dee Dee Bridgewater, Fredericks Goldman Jones, Tonton David, Patricia Kaas, et au milieu, Swell pour la tournée 41. Ils passent au Do Ré Mi, petite salle bordelaise (qui fermera ses portes quelques mois plus tard) rue des Augustins, le 9 juin 94. Cette photo a été prise à Bordeaux, non loin de la salle de concert, à l'angle de la rue de Mirail et de la rue Causserouge. Ca va faire bientôt un an que je n'ai pas mis les pieds là-bas. L'angle de cette rue s'est débarassé de son affichage sauvage, l'immeuble ayant été renové depuis de nombreuses années. Je n'ai toujours pas pris la photo.

lundi 24 mars 2008

I'm A Wonderful Thing, Baby

Hier j'ai retrouvé mes douze ans. Je suis tombé sur cette compilation de Kid Creole and The Coconuts au milieu d'une pile de disques désaffectée. J'avais oublié jusqu'à son existence. D'un seul coup les premières mesures d'I'm A Wonderful Thing, Baby me sont revenues, intactes, avec la même saveur, le même mystère qu'elles éveillaient en moi lorsque je les écoutais à la radio, en 1982. A cette époque j'ai commencé à me pencher plus sérieusement sur la pop music, sur les groupes étrangers dont je pouvais enfin retenir le nom et comprendre des bribes de titres avec mon anglais débutant.


Me sont revenus les étés passés alors, mon vélo, les après-midis au bord du lac à faire du canoë ou de la voile, à s'imaginer comment on serait quand on serait grand. Je passais beaucoup de temps à écouter la F.M., et malgré mais goûts balbutiants, beaucoup de titres me transportaient. A cette époque, je rêvais de me retrouver derrière deux platines Technics, être D.J.

Mes douze ans... la fin d'une période heureuse: le collège et le début des emmerdes. En quelques mois, je devais renoncer à mon innocence et ma tranquillité. Je découvrais à quoi mon corps commençait à devenir sensible, le regard des autres et leur désapprobation. Des moments à la sauvette, comme happé par les images, à feuilleter G.P.H. et se griser du trouble auquel il fallait renoncer pour le moment.


Ca n'a rien à voir mais dans cette même pile de disques dont vraiment personne ne voulait, au milieu du froid et de la pluie, dormait une autre pépite: le premier Ramones en parfait état. Et que, oh j'aime ce genre de hasard, c'est vers eux que je me suis tourné depuis la semaine dernière. Hey, Ho, Let's Go!!

mercredi 19 mars 2008

Petites manies

Courtesy Of RVT
Des petites manies... et six qui plus est! Voyons...

Une certaine tendance à la procrastination. Ce qui explique que je préfère battre le fer tant qu'il est chaud, en réagissant promptement, préférant faire les choses dans la foulée. Sinon ça file direct dans la file d'attente, et là, ça peut mettre des mois voire des années avant de voir le jour.

Une certaine tendance à n'en faire qu'à ma tête. Vous aurez beau me donner la solution, je préfère toujours la trouver ou vérifier par moi-même. Donc faire l'apprentissage des choses souvent à mes dépends. Mais il n'y a que comme ça qu'on retient la leçon, finalement.

Aime bien recevoir les gens. C'est toujours l'occasion de faire du rangement catastrophe pour cacher la misère, et du grand nettoyage. C'est toujours nickel chrome quelques minutes avant qu'on ne presse sur la sonnette. C'est aussi l'occasion d'expérimenter de nouveaux plats. Je n'hésite pas à tester une nouvelle recette, chose que beaucoup ne tenteraient pas. S'il m'arrive de foirer ce n'est jamais la première fois!

Je déteste les grandes lumières et n'allume jamais les ampoules au plafond, qui sont toujours nues, comme au premier jour. Je n'utilise que les éclairages indirects de tout un tas de petites lampes, un peu partout dans la maison. J'aime l'obscurité et la pénombre. Je me déplace souvent sans difficulté dans le noir: la vision crépusculaire.

En tant qu'ancien onycophage, j'ai toujours gardé la sale manie d'avoir toujours un truc à la bouche: cigarette, stylo, crayons... Le stade oral encore sans doute, mais c'est important quand on connaît celui qui vient après. Au fait ne me demandez jamais de vous prêter ma paire de ciseaux, qui m'accompagne depuis ma trousse de sixième. Je lui ai confié diverses tâches comme me tailler les ongles, justement.

Je contrôle très régulièrement ma consommation de carburant. A 3,7l/100km, je suis satisfait. Pas mal, non? Je le suis un peu moins si je dois appuyer sur la pédale et faire du 4,1. Mais y en a qui doivent faire pire.

Après ces terribles aveux, je n'ai plus qu'à me retirer sur la pointe des pieds retourner bichonner mes tulipes...

lundi 17 mars 2008

Interlude

Nous vous prions de bien vouloir nous excuser de l'interruption momentanée des programmes. En attendant nous vous proposons ceci:

samedi 8 mars 2008

The Golden Age

Mark Eitzel a décidé de reformer son groupe, American Music Club, durant l'été 2003. Ils s'étaient séparés en 1995, amicalement au demeurant, puisque les différents membres ont toujours plus ou moins collaboré depuis. La motivation profonde de cette nouvelle tentative n'est ni l'appât du gain, ni la gloire, American Music Club, n'ayant jamais connu que l'enthousiasme de la critique et le manque patent de succès, une des évidentes raisons de leur split.
Ce même été 2003, alors que le groupe se retrouve, voir s'ils peuvent tenter quelque chose à nouveau ensemble, s'ils ont encore des choses à dire, coïncide avec la sortie de The Ugly American, album essentiellement composé de reprises de son défunt groupe, accompagnées et réarrangées avec des musiciens grecs et instruments traditionnels. Une façon de remettre en valeur un héritage qu'il serait dommage d'ignorer. Douze mois plus tard, American Music Club au meilleur de leur forme, publie leur neuvième album, Love Songs For Patriots, après une parenthèse de dix années. Et comme pour renouer avec le passé, il passera tout aussi inaperçu, si l'on excepte leurs inconditionnels adeptes.
Avec une remarquable obstination, et ne désespérant toujours pas de se faire entendre un jour, American Music Club vient, il y a quatre semaines tout juste, de publier un nouvel album, à la beauté troublante, The Golden Age, avec un line up modifié, deux des leurs ayant jeté l'éponge entre temps. Beaucoup plus calme que le précédent, un poil résigné, et toujours aussi envoûtant, le chant de Mark Eitzel s'est dénoué. Apaisé en surface, mais toujours se méfier de l'eau qui dort. On sait par avance le sort qui lui est réservé, les critiques élogieuses d'un côté et l'indifférence totale de l'autre.
Pourtant plus personne n'a de temps à perdre, Mark Eitzel réservant ses meilleures chansons pour le groupe, lui ayant suffisamment souffert d'écumer seul les petits clubs, lui de plus en plus usé physiquement, les traits tirés, le grain de la peau épaissi. Peut-être une dernière tentative avant un nouveau naufrage dans la baie de San Francisco. Un extrait, The Sleeping Beauty, en solo cette fois, avant qu'il ne soit trop tard, avant de finir comme un clochard, avant la reconnaissance posthume.

vendredi 7 mars 2008

La niaque

Un coup de téléphone ce matin que je n'arrive pas à intercepter. Un message: rappelle moi. Le son de ta voix, mon prénom: un truc qui va pas. Un problème, un gros, enfin qui n'en est pas encore un, mais qui pourrait le devenir. Assez, marre, ça suffit. Il va falloir agir. Et moi réagir, depuis, j'ai peur. Depuis je n'arrive à rien faire. Une angoisse diffuse qui m'empêche de me concentrer, de me consacrer à ce que j'avais prévu ce démêler aujourd'hui. Chaque jour un problème, partout, tout le temps, au travail, à la maison. Chaque jour les résoudre, un à un, patiemment, et au moment d'y voir plus clair, un autre qui tombe, qu'il va falloir prendre en charge. Besoin de vacances, de partir, de couper, de faire peau neuve. Mais impossible de te laisser comme ça, tout seul. Impossible de te laisser dans la merde, et de te laisser t'y enfoncer un peu plus encore. Impossible de baisser les bras. Envie de te serrer contre moi, de retrouver la force, la niaque.

Quand je me suis levé ce matin, j'avais prévu de parler d'autre chose. Une semaine que je mijotais un billet, une semaine que je n'avais écrit. Pas eu l'envie, le temps, c'était pas mûr... Et là c'est parti aux oubliettes. Jusqu'à la prochaine fois.
Un à un, l'un après l'autre, il serait temps de s'y mettre.