Time Fades Away

vendredi 24 avril 2009

vendredi 17 avril 2009

Revue de casernement

Depuis que mon pc a planté en début d'année, une des perte les plus lourdes hormis les photos, c'est la base de donnée de ma discothèque que je complétais au fur et à mesure, à un rythme irrégulier certes, mais pour laquelle j'étais arrivé à référencer les deux tiers. Aucune sauvegarde de faite, donc tout à refaire.
L'exercice est ingrat et idiot, parce qu'il me faut retrouver à tout prix la date exacte de sortie du disque, puisque c'est le paramètre prépondérant de la classification. J'aime bien savoir qui est avant qui, qui a fait quoi avant ou en même temps.
J'ai commencé cette fois-ci à rebours, c'était plus simple et rencontre les premières difficultés au fur et à mesure que le temps remonte et je n'en suis qu'en 2003. Pour m'en sortir, il y a certes l'internet, qui ne répond pas toujours à mes questions, et ma collection des Inrockuptibles que je paluche en quête du moindre indice.
Plus qu'une recherche de date, c'est devenu une revue de casernement. Des moments forts, des joies, des peines, des évènements marquants viennent se rappeler à mon souvenir. Et j'ai parfois du mal à reconnaître celui que j'étais il y a peu de temps encore. Du mal à me dire que j'ai pourtant aimé tel ou tel disque qui aujourd'hui ne me fait ni chaud ni froid, alors que j'écoute encore tel autre qui a toujours été l'outsider.
Je vais traverser bientôt d'autres époques, d'autres lieux, d'autres personnes dont je n'ai plus guère de nouvelles, revenir au début de ma vie active, l'armée, ma vie d'étudiant, mes jeunes années qui n'ont aucun intérêt, fatalement, et c'est amusant, celles où je n'étais même pas né, mais qui ont trouvé leur place au moment de la découverte, comme si j'y étais.
Le fait est que depuis un moment je ne parle pas du présent ni du futur, mais reviens sans cesse sur le passé, comme pour vérifier qu'à la lumière de ce que je sais aujourd'hui, de celui que je suis devenu, je n'ai pas omis quelque chose en cours de route. Pour le moment il n'y a rien à signaler donc rien à regretter. Une fois cet inventaire terminé, quand il n'y aura plus rien à en tirer, si ce n'est qu'une suite de dates qui donneront l'ordre dans une liste, je pourrais pleinement passer à autre chose.
Bientôt neuf an que je n'ai pas bougé, que je me suis laissé poser, me suis assoupi, me suis encroûté après une période instable, je sens bientôt venir le moment propice de remettre le compteur à zéro.

lundi 13 avril 2009

Le miracle de la rose

La désastreuse performance live de cet été à Bruxelles, mais il semble qu'il se soit livré au même exercice sur la date parisienne, où à deux doigts du miracle de le voir interprété devant moi, s'est transformée en désastre, néanmoins je considère toujours Berlin comme un de mes disques préférés de tous les temps.
Jusqu'à ces jours-ci j'avais une réedition vinyle, trouvée chez un soldeur il y a une douzaine d'année maintenant. J'avais le choix à l'époque entre deux exemplaires: un avec paroles sur la pochette gatefold, plus ancien, que je pensais être l'édition originale, et celui que j'ai pris, moins cher, plus récent sans doute, pochette simple, mais qui présentait l'avantage d'être comme neuf. Je ne sais plus qui disait qu'il préférait écouter une réedition en bon état qu'un original usé jusqu'à la corde, je me suis donc rangé sur cet avis.


Les paroles de la première chanson Berlin et de la dernière, Sad Song, illustrent le recto et le verso de la pochette. Je me suis souvent demandé pourquoi les autres n'y étaient pas. Je n'ai eu la réponse à ma question qu'il y a deux semaines en mettant la main, ô miracle, sur l'édition originale anglaise (ou tout du moins je le pense) dans un bac de soldes. Le grain du carton est épais et jauni. Pas de gatefold, une pochette simple, mais avec à l'intérieur un livret, sorte de roman photo avec les textes. Ouvrez bien les mirettes.






Lou Reed - Berlin - 1973 - RCA APLI 0207

Greatings from London

Alors quoi de neuf dans la besace?
Quelques merdes des années 80.


Quelques plaisirs coupables.


Un peu plus sérieux: une réedition des deux premiers albums de Tim Hardin en pochette gatefold, Tim Hardin dont j'avais embarqué le cd avec moi pour le voyage, j'aime ce genre de hasard, une réedition du Nancy & Lee de chez Rhino sur laquelle je me suis précipité. Quelques jours plus tard je tombais sur l'original, mais tant pis. Cette réedition présente l'avantage d'avoir un titre supplémentaire et de coïncider parfaitement avec l'exemplaire cd que j'ai. Puis une des bonnes surprises, un exemplaire original du Nina Simone And Piano, un de ses plus beaux albums de la période RCA, 1969.


Une réedition du SF Sorrow des Pretty Things, Iggy, Dylan, une réedition de Bring It All Back Home, un original en revanche de Times They Are A Changin'. La pochette a vécu certes mais j'aime l'épaisseur du carton. Le disque était décrit comme "poor". Après un bon décrassage, il passe parfaitement sans un craquement. Enfin, LA pièce qui justifie à elle seule le déplacement, l'original de Berlin de Lou Reed, toujours avec ce carton épais, sans un craquement non plus, et avec, chose que je n'avais jamais vu auparavant, le livret original avec pour chaque titre, parole et photo... Puis Johnny Cash, je ne pouvais pas laisser passer cet exemplaire de l'American III: Solitary Man.

dimanche 12 avril 2009

Eloge de la fuite

Il est des jours comme ça... J'ai pas pu. Ca a commencé par le lait qui a débordé contre toute attente, alors que je pensai maîtriser le point d'ébullition. C'est monté d'un coup, je l'ai retiré. En une fraction de seconde j'ai compris qu'il valait mieux que je mette la casserole dessus l'évier dare-dare.
Comme un signe, j'ai de suite senti que ce serait pas la journée. Pourtant j'étais prêt, ça serait sorti comme ça, l'air de rien devant tout le monde, histoire de diluer et surtout de pas avoir à répéter. Quoi? Qu'est-ce qu'il a dit? Dans ces moments là c'est fou comme on comprend de suite.
Donc de guerre lasse, comme ça ne faisait aucune différence que je sois là ou pas, pas la peine de lutter, je me suis éteins. Switch Off. Acte de présence. Là et ailleurs à la fois. Effacé. Mis en veille. Le reste de la conversation me passait par dessus la tête, entrait par une oreille et ressortait par l'autre avec cette pénible impression de m'ennuyer et surtout de perdre mon temps.
Je pensais à Londres, à ces instants, où seul, j'étais... bien, tout simplement. Regent's Park, Hyde Park, St James's Park.



dimanche 5 avril 2009

Suivez le guide

Pourquoi Londres? Pour tout un tas de raisons plus ou moins bonnes: le G20, la livre sterling, la Guiness, les baked beans, les disquaires... Il n'a pas trop fallu me pousser pour un nouveau pèlerinage à la "Mecque".
Premier choc: plus un seul magasin de disque sur Piccadilly Circus. Ou pour être plus exact sur les trois qu'il y avait, n'en reste qu'un: le HMV sur Shaftesbury Avenue qui est adjacente. Lors de ma dernière visite Tower Records avait déjà disparu pour laisser place à un second Virgin Megastore. Il se trouve que Virgin a été racheté par une autre firme Zavvi qui a fermé ses enseignes le 24 décembre dernier, laissant des magasins vides, à louer. Impossible de faire ses emplettes en soirée maintenant, HMV ferme ses portes pour 20h30, 21h dans le meilleur des cas, au lieu de minuit à la grande époque.
Borders une autre chaîne de produits culturels pratique des soldes drastiques sur le cd, pour tenter de se débarrasser de ces embarrassants objets dont on n'est plus certain qu'ils subsistent en fin de d'année. Ce qui est ici proposé à €6.99, ne l'est plus qu'à £4.99 quand ce n'est pas à £3 chez HMV. De bonnes affaires en perspectives? Probablement mais pour le choix, c'est réduit. Ne restent plus que les même têtes de gondoles, les mêmes artistes best sellers, tout ce que vous avez déjà chez vous en gros: les Lou Reed, les Bowie, les Neil Youngs, les Dylan etc... Inutile d'aller chercher quelque chose qui sorte de l'ordaire: c'est terminé.
La profusion et l'écclectisme c'est plutôt chez les différents disquaires d'occasions, où il ne faut hésiter à se retrousser les manches et se salir les mains pour faire, un à un, les bacs et tomber sur cds ou vinyls à £1 ou £2. Et vu les stocks qu'ils ont sur les bras, ça décôte.

Deuxième activité, la visite de la ville. Quelques points cardinaux.
Battersea Power Station, avant d'arriver en gare de Victoria. Qui ne produit plus rien depuis 1983.



Abbey Road et son passage clouté. Où tout le monde traverse à grandes enjambées en balaçant bien les bras.



Heddon Street, une petite rue qui donne sur Regent's Street. Les cartons et poubelles ont laissé place aux lounge bars et aux vastes terrasses.


jeudi 2 avril 2009

Tournez manèges

Je suis descendu deux stations plus tôt. J'ai voulu faire un dernier tour, repasser partout une dernière fois, revoir les rues la foule en moins, les larges avenues aux immenses vitrines, aux couleurs foisonnantes, aux éclairages bariolés, aux néons multicolores dans la nuit. Je me suis laissé griser, comme on fait un dernier tour de manège. Oxford Street, Regent Street, Piccadilly Circus, Soho... Peu de monde dans les rues par les temps qui courent: même à Soho, c'est la crise. Il y avait un peu de monde devant le Compton, l'Admiral Ducan. Tout le monde était là. Je n'y ai pas mis les pieds, juste passé devant. Je sais comment c'est. Ça commence par une bière, ça finit par un baiser sur le Waterloo Brigde ou une étreinte à Hyde Park. Sur le chemin du retour, j'ai fini par prendre un verre à Quebec. Je ne sais plus où j'ai lu ce commentaire: for older people. Beaucoup de cheveux blancs effectivement. La moyenne d'âge allait sûrement baisser dès que le couvre feu aurait sonné ailleurs, c'est un de rares pubs que je connaisse à rester ouvert jusqu'à deux heures du matin. Mais je n'allais pas attendre. Attendre quoi d'abord. Je suis revenu vérifier que tout était là, le long comptoir, le bar, les bouteilles jusqu'au plafond, très haut le plafond, un peu comme dans une bibliothèque, la lumière tamisée, l'ambiance feutrée. Marble Arch, j'ai repris le métro, j'ai dormi comme une souche.
Je me suis demandé ce matin comment j'allais faire pour ramener la petite quarantaine de vinyles que j'avais amassé...


Oxford Circus, quelques heures plus tôt.