Time Fades Away

vendredi 31 octobre 2008

Quand

Depuis quelques semaines la question c'est: quand? Alors c'est pour quand? Et tous, pas un qui ne connaît l'histoire n'y manque. C'est pour quand? Quand? Et c'est quand alors que tu vas... Comme si j'étais sur le point d'accoucher. Et pourquoi pas me demander si c'est une fille ou un garçon? Mais ça ils s'en gardent. Mais je ne suis pas encore en mesure de pouvoir dire quand: tout le monde ne connait pas la réponse. Dès que vient une question pressante j'y réponds à côté. Cela ne décourage pas les plus opinîatres. Mais l'important pour eux n'est pas d'entendre la réponse mais plutôt d'avoir posé la question. C'est quand? Voulant rester le plus honnête, j'évite des réponses mensongères ou donner un calendrier que je ne pourrai pas tenir. Quand? Quand! Quand même... Quand je serai prêt. Quand le moment sera venu.
Mieux que quand ce matin, la question fut pourquoi. J'y reviendrai une autre fois.

A quoi jouent Kings Of Leon? Je ne sais guère. Sex Is On Fire, le programme est torride. Un peu moins coincés en tout cas. Mais j'les aime bien Kings Of Leon, j'aime bien Only By The Night que poursuit la voie sombre déjà empruntée sur Because Of The Times.

samedi 25 octobre 2008

Don't Worry / Go Lightly

Toujours aussi peu loquace, mais ça reviendra.
Notre ami Golightly nous posait ces questions essentielles...
Quelques éléments de réponse.

1. Comment vous sentez-vous aujourd'hui ?
Comme Un Ouragan - Stéphanie

2. Comment les autres vous voient ?
La Plus Belle Pour Aller Danser - Sylvie Vartan

3. Quelle est l'histoire de votre vie ?
Ma Vie - Alain Barrière

4. Quelle chanson pour votre enterrement ?
Adieu Les Jolis Foulards - Chantal Goya

5. Comment allez-vous de l'avant dans la vie ?
Un Pied Devant L'Autre - Mader

6. Comment être encore plus heureux ?
Tata Yoyo - Annie Cordy

7. Quelle est la meilleure chose qui vous soit arrivée dans la vie ?
Laisse Tomber Les Filles - France Gall

8. Pour décrire ce qui vous ravit ?
Le Lundi Au Soleil - Claude François

9. Votre boulot pour vous c'est... ?
La Complainte De La Serveuse Automate - Fabienne Thibault

10. Que devriez-vous dire à votre boss ?
Mise Au Point - Jackie Quartz

11. Pour vous, l'amour c'est... ?
Amoureux Fous - Herbert Léonard & Julie

12. Pour vous, la sexualité ça doit être... ?
Le Zizi - Pierre Perret

13. Bloguer pour vous c'est... ?
Chacun Fait C'Qui Lui Plaît - Chagrin D'Amour

On peut aussi voir les choses de la façon suivante:

1. Comment vous sentez-vous aujourd'hui ?


Solitary Man - Jonnhy Cash

2. Comment les autres vous voient ?


Tu Ne Dis Jamais Rien - Léo Ferré

3. Quelle est l'histoire de votre vie ?


That's The Story Of My Life - The Velvet Underground

4. Quelle chanson pour votre enterrement ?


Satisfied Mind - Jeff Buckley

5. Comment allez-vous de l'avant dans la vie ?


Walk Unafraid - REM

6. Comment être encore plus heureux ?


Sunshine Everyday - Swell

7. Quelle est la meilleure chose qui vous soit arrivée dans la vie ?


Cut Your Hair - Pavement

8. Pour décrire ce qui vous ravit ?


Joyriders - Pulp

9. Votre boulot pour vous c'est... ?


Work Is A Four Letter Word - The Smiths

10. Que devriez-vous dire à votre boss ?


On N'Est Pas Là Pour Se Faire Engueuler - Boris Vian

11. Pour vous, l'amour c'est... ?


The Man I Love - Billie Hollyday

12. Pour vous, la sexualité ça doit être... ?


Raw Power - Iggy & The Stooges

13. Bloguer pour vous c'est... ?


Windows Of The World - Scott Walker

Je sens que j'ai mérité une part de Tarte Absolue, non?

jeudi 23 octobre 2008

Interlude


Bayonne - La Nive 8:45


Bayonne - La Nive 17:45


Ca rame...

dimanche 12 octobre 2008

Les temps changent, les références aussi...


La Belle Nani - Véronèse
Quelques tableaux réunis lors de l'exposition Véronèse Profane il y a quatre ans au Sénat.


Là c'est Marina Vlady qui fait la couverture d'une édition plus ancienne du Livre De Poche, photo tirée de l'adaptation filmée de Jean Delannoy en 1961.

vendredi 10 octobre 2008

Peu à peu tout me happe

J'ai pris un billet pour Bashung, qui passe à Bordeaux en novembre. Même si je sens venir la possible déception, tant les autres fois, j'en suis sorti transporté. Même s'il y a de belles choses sur Bleu Pétrole, je n'ai pas à mon grand regret la même fascination pour ce disque que pour les précédents. Je garde toujours un fort souvenir de la tournée qui suivit Chatterton et surtout de la Tournée Des Grands Espaces que j'ai vu à deux reprises, en 2003 au tout départ en version intégrale, et en 2004 en version festival, raccourcie et sans le décors. Une vieille histoire, un truc complètement enfoui, a refait surface. Le premier album de Bashung que j'ai eu et qui a marqué le début de mon indéfectible admiration et fidélité, c'est Osez Joséphine, fin 1991, oui je sais c'est pas très original, c'est un de ses plus gros tubes. Les circonstances qui m'ont conduit a ramener cet album à la maison sont plus obscures.

La fenêtre de mon petit studio de l'époque avait non seulement pour inconvénient d'être plein nord mais aussi d'offrir un vis à vis tel que si vous ouvriez la fenêtre vous donniez directement dans la pièce du voisin, pour peu que celui-ci ait eu l'idée d'en faire de même. Cela laissait place à une intimité particulière. Et l'on vivait ainsi l'un chez l'autre sans trop le vouloir. Il s'appelait Pascal, ou peu importe, il était en instance de divorce, avec deux gamins, ce qui l'avait conduit là, dans cette garçonnière. Il avait beaucoup d'amis et pas mal de monde séjournait chez lui. Un de ses amis Hadj, ou je ne sais plus bien ma mémoire me joue des tours, venait du Maroc, passait quelques semaines ici. Par une après-midi ensoleillée de septembre, je rentrais chez moi, ouvrais la fenêtre, Hadj était là, il était seul, nous avons commencé à bavarder, puis je lui propose de venir prendre le café. Chez moi nous discutons un bon moment, plaisantons, rions, puis à ma grande surprise, il me prend la main. J'avoue ne pas m'attendre à ça de la part de cet homme athlétique. Et mon trouble est encore plus grand quand il se rapproche un peu plus de moi pour m'embrasser. Je me souviens de ses yeux verts, de sa peau mate et douce. L'échange fut bref, car au moment où je découvrais qu'il bandait ferme, il eut un mouvement d'effroi, en regardant par la fenêtre, il s'aperçut que son hôte était revenu, et n'avait qu'une crainte: qu'il nous ait vu. Il se rhabilla à la hâte et rentra chez lui.
Quelques jours plus tard, on se croise, on bavarde et il m'explique qu'il est dans une merde noire. Il doit rentrer au Maroc rapidement mais ne peut le faire, une histoire de papier. En attendant, il se retrouve ici, seul, Pascal tentant de renouer plus ou moins avec sa femme, et sans argent. Il me demande de le dépanner, qu'il me remboursera au plus tôt. A l'époque jeune étudiant, je lui prête un Montesqieu, ne pouvant pas le laisser comme ça. Une petite voix me dit toutefois que ce n'était jamais que la deuxième fois que je le rencontrai et qu'il vaudrait mieux ne pas aller trop loin. Afin d'éviter une sollicitation nouvelle, je passais moins de temps chez moi. Un jour d'octobre, je me rends compte qu'Hadj n'est plus là, disparu, envolé, plus personne dans l'appartement d'en face. Courant novembre, je croise Pascal dans le couloir, je prends de ses nouvelles et en profite pour en demander quelques unes d'Hadj et de mes deux cents balles par la même occasion. Alors Hadj, il est parti et ah bon, tu lui as prêté du fric? Tout cela semble mal barré et je ne reverrai probablement ni l'un ni l'autre, pensais-je.
Jusqu'à cette après-midi froide et brumeuse de janvier. C'est complètement par hasard alors que je rentrais chez moi que je tombe nez à nez avec Hadj. Il me sourit, il est en Allemagne et est venu passer quelques jours ici avec sa fiancée, qui l'accompagne, elle aussi tout sourire. Je lui glisse au cours de la conversation, que ça m'arrangerait bien de rentrer dans mes fonds. Un moment plus tard le voilà qui sonne. Je l'invite à monter, il émet des réticences, un peu gêné, il n'est pas seul. J'insiste, il obtempère. C'est à l'endroit même ou quelques mois plus tôt nous étions l'un contre l'autre, qu'il me remet le Montesquieu, au bras de sa compagne. La rencontre ne s'éternise pas. Juste après qu'ils soient partis, je retournais en ville, ne pouvant rester en place, ni garder ce billet en l'état, c'était plus fort que moi, comme s'il me brûlait les doigts. C'est au Virgin Mégastore que je fis étape, et j'achetais, sans envie particulière, mais sans pouvoir m'en empêcher non plus, un disque, le premier venu, pour cent quatorze francs, je me souviens de l'étiquette. Ce fût Osez Joséphine.



Bon ok, le clip karaoké made in Taïwan, moyen, mais c'est une de mes préférées...



Plus Mondino et plus dans l'esprit de la pochette de l'album très directement inspirée du Blow Up d'Antonioni, Volutes, deuxième version, celle du single, et qui a remplacé la version originale sur les réeditions de l'album par la suite.

jeudi 2 octobre 2008

Oh you Pretty Things

Novembre 1962: Dick Taylor, bassiste, quitte Mick Jagger et Keith Richards pour finir ses études au Sid Cut Art College. Ces derniers recrutent un certain Brian Jones et forment les Rolling Stones. Il rencontre Phil May qui chante et joue de l'harmonica, ce dernier insiste pour que Taylor reprenne la guitare. Ils choisissent le nom de Pretty Things, d'après un classique de Bob Diddley.


Mars 1965: Le premier album des Pretty Things sort. Signé chez Fontana dans le but de devenir les concurrents des Stones, ils désespèrent au bout de quatre vingt dix minutes le grand patron du label venu les voir en studio. Ce dernier aurait déclaré: "Je ne reste pas avec ce troupeau d'animaux". Les sessions sont bouclées sans producteur en quarante huit heures. En 1965 les Pretty Things ont une énergie sauvage et brute, ils ont déjà les cheveux longs, chose assez mal vue, des années avant tout le monde, les concerts se terminent en émeute, les chambres d'hôtels saccagées. L'année précédente, leurs premiers singles ont été de gros succès: Rosalyn (un certain David Bowie en fera une reprise sur Pin Ups en 1974) et Don't Bring Me Down. En 1965, les Kinks viennent de publier Kinda Kinks, Les Rolling Stones en sont à Out Of Our Head et les Beattles à Rubber Soul en fin d'année.


Décembre 1965: Get The picture? le deuxième album est déjà dans les bacs. Ils ont tout pour eux, plus sauvages et inquiétants que les Stones, sauf le succès et l'opinion publique qui les boudent. Une odeur de soufre les suit, ils doivent se séparer de leur batteur à la violence devenue incontrôlable. On évoque souvent leur premier album dans les discothèques idéales, loin d'être le meilleur. Get The Picture? et les suivants, lui sont bien supérieurs. Des titres comme Midnight To Six Man, Come And See Me, Can't Stand The Pain ou £SD, sont toujours d'une incroyable efficacité et redoutablement moderne encore.




Mai 1967: Changement de line up, changement de direction et fin de contrat chez Fontana. Emotions est plus pop, mais détourné par la maison de disque qui rajoute cordes, cuivres et pour faire plus joli encore un peu de harpe. Emotions reste un de ces chef d'oeuvres méconnu. Lorsque paraît l'album, le groupe travaille déjà sur l'album suivant. Eté 1967, le summer of love, ils signent chez EMI, les Beattles en sont a Sergeant Pepper's, Pink Floyd débarque avec The Piper At The Gates Of Down. Le troisième grand disque psychédélique de cette année là c'est celui sur lequel ils travaillent et qui ne sortira que dix huit mois plus tard...


Décembre 1968: Pour les Beattles c'est le Double Blanc, pour les Rolling Stones, Beggar's Banquet. Les Pretty Things proposent le premier opéra-rock, S.F. Sorrow, qui inspirera largement les Who pour leur Tommy, et donnera un tas d'idée à David Bowie pour son Space Oddity, ne cherchez plus d'où viennent les envolées de la chanson. Chef d'oeuvre absolu, qui ne rassemble toujours pas. Triste histoire que celle de Sebastian F. Sorrow, au travers des épreuves de sa vie, sa naissance, la perte de sa fiancée dans un accident de ballon, la guerre, l'exil, la solitude.



L'échec de cet album décourage Dick Taylor qui finit par quitter son groupe courant 1969. Les Pretty Things continuent dans un dernier effort qui sera le terme de leur première période, l'album suivant, Parachute, publié en 1970 aura les honneurs de l'album de l'année par Rolling Stones... le magazine.