Time Fades Away

dimanche 15 mars 2009

That's How We Die

Bashung nous a quitté hier. Depuis, je n'ai allumé ni télé ni radio, je n'ai envie d'entendre ni hommages ni oraisons funèbres. Les lire à la rigueur. J'ai déjà pas mal parlé de lui ces derniers mois. J'y reviendrai, le moment venu. Ca se passait ce vendredi 13, je suis tombé sur un exemplaire vinyl de Bleu Pétrole sans savoir que son interprète pousserait son dernier souffle le lendemain. Quand j'ai vu qu'il n'était tiré qu'à 1000 exemplaires, j'ai ramené ce n°608. Ce matin c'est The Afterlife que j'ai mis, Elysian Fields, et j'ai eu une pensé pour lui et pour ceux qu'il laisse. La première chanson, How We Die, ça allait parfaitement. Jennifer Charles et les Bashung, Alain et Chloé, se sont cotoyés cet été dans je ne sais quel festival. Elle en parle dans le journal sur leur site dans un billet publié au mois d'août. Un peu la même famille tout ce petit monde...

Ca se passait ce vendredi 13, les retrouvailles avec Elysian Fields au Kratatoa. Annoncé en formule club, c'est pourtant sur LA scène qu'ils ont joué. On avait disposé des tables des fauteuils et des bougies pour la lumière tamisée. Ils étaient accompagnés de deux musiciens: un batteur et un basssiste qui assurait aussi le piano et les claviers. Jennifer est arrivée, petite robe blanche à strass délibérement mal taillée, laissant apparaître une combinaison noire en dessous qui dépassait, perchée sur des mules à très haut talon. C'est son truc les mules, c'est pas la première fois qu'elle nous fait le coup. Avec son sac à main, deux verres à la main et sa démarche féline, elle fait la pépée, joue la fille de joie avec ses souteneurs.

C'est la quatrième fois que je les vois sur scène. Une chose frappe: Jennifer est lucide, fini l'état second, le regard embrumé, l'esprit ailleur, son frêle corps voûté. Plus besoin donc d'immersion dans les profondeurs. Plus besoin d'aller chercher la douleur pour poser la voix. Elle est là, avec nous, souriante, et ça démarre tout seul. Le spectacle commence par Drown Those Days, la magie opère instantanément. Oren lui s'est laissé pousser la barbe, ne quitte pas son couvre chef, alterne piano, basse guitare et backing vocals. Le concert s'improvise un peu comme toujours, selon l'ambiance, tourne principalement autour du dernier album mais aussi de Queen Of The Meadow qui revient à plusieurs reprises, notamment avec Bayonne, Bend Your Mind et Tides Of The Moon. Je ne sais pas pourquoi mais ça devient une habitude, quand elle chante "Let me bend your mind/ Give up your body/ If you give it a try/ Know you won't feel sorry", elle se mets toujours devant moi! Ils sont heureux, content de l'acceuil du public aquitain, puisque les voilà désormais hébergés chez Vicious Circle, un label bordelais, et que même la Région Aquitaine a aposé son logo au dos de la pochette. Quelques titres inédits, une reprise probablement, en forme de duo, mais je ne sais pas de qui, je ne connaissais pas le morceau. Le set s'achève avec un autre duo Ashes In The Winter Light et son dialogue très direct et très intime, qui conclue aussi l'album.

J'ai relaté il y a peu leur dernière prestation bordelaise, douloureuse, tendue et unique. Impossible de voir quelque chose d'aussi intense à nouveau. J'étais heureux de les revoir plus détendus et de sortir transporté de la même manière.

2 commentaires:

golightly a dit…

Je rentre, je lis,
C'est la nouvelle qui plombe ce dimanche si lumineux.
(...)

Solitary Man a dit…

Désolé.
Il fallait s'y attendre hélas...