Time Fades Away

vendredi 22 mai 2009

Itinéraire d'un enfant gâté

Je n'ai pas pu fermer l'oeil sur le chemin de retour, trop fatigué, trop d'images en tête, ne pouvant bien m'allonger sur la banquette. Je n'ai pu dormir qu'une heure à mon arrivée. J'étais lessivé ce soir-là. Je te regardais par la fenêtre, toi sur le quai, et je sais pas pourquoi, dès que le train aurait démarré, j'avais le sentiment que c'était la dernière fois que l'on se verrait. Malgré les années, il m'arrive quelque fois de penser à cette ultime soirée. Moi flottant dans un bain à bulles, poussant l'un derrière l'autre des maccarons de chez Ladurée, une flûte de champagne pour se rincer le gosier et faire passer le tout. Je ne tenais particulièrement ni à l'un ni à l'autre, excepté le champagne, pour être tout à fait franc. Il y avait quelque chose d'étrange et d'extravagant: l'écart était trop grand avec mon quotidien. Un peu trop aux petits soins peut-être, ou comment jamais essayer de satisfaire un enfant gâté. Je me revois ensuite le pegnoir ouvert, étendu sur le lit, ta tête entre mes mains pour un plaisir plus long en bouche. Il y avait cette agréable sensation de légèreté, à laquelle succéda celle un peu plus dérangeante, que tout ça ne me ressemblait pas. Je n'ai jamais eu envie de finir gigolo. Je suis beaucoup plus attaché à ma liberté que ça. Même si on a passé du bon temps ensemble, même si ça a été dur et cruel peut-être, il me fallait partir et mettre un terme, pour être tout à fait honnête.

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