Time Fades Away

mercredi 19 août 2009

Cher Léonard Cohen

Je voulais juste vous demander de bien vouloir m'excuser, que je ne serai pas là demain. J'avais pourtant très envie de vous rencontrer. Dès que j'ai su que vous veniez en France cet été j'ai tout fait pour me libérer une période pour venir vous voir. Si j'ai laissé passer les dates de juillet pourtant géographiquement plus proches, il y avait Nantes et Toulouse, je pensais pouvoir venir à Nîmes, ville que je découvrirais pour le coup. Vos chansons qui caresseraient les pierres des Arènes, le programme me séduisait assez.

Mais voilà, s'il reste des places encore disponibles, parce que... le prix des billets... Oh quel insolent je fais, pas de ça entre nous... Impossible de trouver à se loger dans la région. La faute à eux. Longtemps resté coupé du monde faute d'internet, je n'ai pu organiser mon séjour à temps. Je le voyais comme suit: j'aurais passé la journée dans le train, avec un bouquin, un peu de musique et un petit somme de temps à autre. J'aurais quitté la gare, posé rapidement mes affaires à l'hôtel, pris quelques photos sous le soleil du Gard, puis après avoir arpenté la ville, je serais venu vous retrouver d'un pas tranquille. Je serais peut être resté un ou deux jour de plus.

Je renonce donc à me taper 6 heures d'autoroute sous un soleil de plomb, pour arriver lessivé dans je ne sais quel village alentour, si jamais il restait encore de la place, gagner les Arènes à la hâte, où si ça se trouve je me retrouverai au dernier rang, pour peu qu'il vous prenne l'envie saloper le spectacle... mais vous ne l'auriez pas fait, pas vous... et refaire le chemin à l'envers le lendemain.


Je voulais vous dire que j'ai été envahi par la beauté de votre dernier enregistrement public Live In London, un des plus beaux disques de ce printemps. Que je me revois chez Sister Ray à Berwick Street, fasciné par la photo de la pochette, surpris de voir ce disque qui venait de sortir alors que je ne savais pas. Je ne me suis décidé à le prendre que quelques jours plus tard en duty free, juste avant de rentrer.

Je voulais vous dire que votre voix m'apaise. Que vous avez toujours cette singulière majesté et ce charme dévastateur. Que vos chansons m'ont suivi depuis bientôt vingt ans. Que malheureusement, je ne pourrai les avoir susurrées à mon oreille qu'ici avec mes enceintes. Que je suis terriblement navré de ce rendez-vous manqué. Que je vous aime, Beautiful Loser.

4 commentaires:

France Gall a dit…

Sacrée "déclaration" !!!

Solitary Man a dit…

France Gall>
Revois ton texte: c'est Sacré Charlemagne, Sa-cré Char-le-maaaagne!!

La bUze a dit…

d'un autre coté, c'est parait-il completement semblable à ce qui se trouve sur ce live in London (cf http://blinkinglights.musicblog.fr/1142333/LEONARD-COHEN-Im-Your-Man-Live-In-London/)
bon je dis çà, mais j'étais ravi de son passage à Vienne ;)

Solitary Man a dit…

la bUze>
Petit veinard... Tu penses, j'ai songé à Vienne en solution de repli, mais c'est encore plus loin!!! J'ai en revanche écarté d'emblée Monaco... La brusque inflation du prix des places (plus de 200€!!).
Vienne, le Théâtre Antique, que j'ai eu l'occase de fouler en 2003, pour R.E.M. (un grand souvenir) et Tindersticks.
Donc je me suis refais le DVD... Le seul avantage c'est que si tu veux une bière, tu peux mettre sur pause :))