Time Fades Away

mardi 11 décembre 2007

Un samedi soir sur la Terre

Il a commencé par renverser mon whisky coca. Il était posé là sur la table, je le sirotais à vrai dire du bout des lèvres, sans réelle envie. J'avais pris ça histoire de trinquer. J'ai vu son mouvement brusque et le gobelet tomber. Juste eu le temps de bouger la jambe pour éviter d'être éclaboussé. Il a continué par renverser sa soupe sur la table. Ok elle était pas extraordinaire, le minimum syndical à vrai dire: des patates, des bouts de chorizo, et c'est tout... pas d'oignon, pas de pois chiche. Mais on savait qu'on allait mal manger de toute façon, on venait pas pour ça. Il s'est retenu de s'en prendre aux serveuses, mais la façon qu'il a eu de balayer l'écuelle d'un revers de la main, en faisant gentiment déborder le contenu sur la nappe en papier, trahissait un geste hostile. Et dire que c'est lui qui nous a demandé de venir. Il parlait fort, commençait à s'en prendre à la Terre entière, même à ceux qui étaient à sa table. Ceux là, pour tenter de faire diversion, s'extasiaient sur une infâme piquette dont on se demandait si c'était un vin rouge frelaté ou du rosé foncé. Bref, un tord boyaux qui, comme l'indiquait l'étiquette, contenait des sulfites. Non merci... Sans façons... Je conduis... La bonne excuse, tu parles! Que faire? Partir avant la plat principal: c'est faire un esclandre. Chose que moi si discret, ne peux me permettre. Puis ç'aurait été manquer le poulet et le gratin de coquillettes... Quand je pense qu'étudiant au resto u pour 10 francs à l'époque, même au troisième étage, on mangeait mieux que ça. Attendre l'accalmie, sans se laisser piéger. Quitter ce petit monde le plus naturellement, le plus vite aussi. Mais pas avant la compote tout de même. C'est fou comme on peut avaler à toute vitesse dans ces circonstances. Je prépare ma sortie en deux temps. J'enfile mon blouson pour sortir fumer, pour laisser tout le monde terminer. Puis je reviens à table, reste debout, d'un regard je sonne l'heure du départ. Quelques bises... Oui on rentre déjà... Me suis levé tôt... Non, travaillé tout'la journée... Un peu cassé... Puis ya la route... Allez ouste dehors, juste avant que la sono ne mette La Danse Des Canards ou I Will Survive.

10 commentaires:

Noboru Wataya a dit…

hehehehehehehehehehehehehehehe.
je dirais même plus hehehehehehehehehehehehehehehehehe!
non pour dire vrai ça craint. stait quoi? une réunion d'anciens? un caniversaire?

Anonyme a dit…

ça t'apprendra à vouloir faire une bonne action !
Faut toujours rester égoïste : that's it !!!

Solitary Man a dit…

Snob Wat>
Pire que ça, mais on m'y reprendra pas!!

Nat>
Tu me rappelles une phrase que dit Huppert dans La Cérémomie de Chabrol, je cite de mémoire un truc comme: "on fait l'bien!!".

Arty a dit…

Gratin de coquillettes ? Mal barré le régime...

Solitary Man a dit…

Arty>
Welcome! Ben si figure toi, parce qu'il était tellement mauvais, nouilles pas salées et gruyère avec parcimonie, que deux bouchées ont suffi. Rentré à la maison avec faim, me suis rué sur quelques clémentines...
De jolies photos chez toi!!

Anonyme a dit…

Wow

Anonyme a dit…

GROS CONNARD :D

Solitary Man a dit…

Rod>
Ouais... C'est pas Frankfurt.

Anonyme>
TOI MEME. Hihihi.

Noboru Wataya a dit…

bon c'est qui ce gonze qui reçoit si bien ses invités?

Solitary Man a dit…

Snob Wat>
Je me charge de te le présenter personnellement dès que l'occasion se présente... Si si j'insiste!!