Time Fades Away

jeudi 2 octobre 2008

Oh you Pretty Things

Novembre 1962: Dick Taylor, bassiste, quitte Mick Jagger et Keith Richards pour finir ses études au Sid Cut Art College. Ces derniers recrutent un certain Brian Jones et forment les Rolling Stones. Il rencontre Phil May qui chante et joue de l'harmonica, ce dernier insiste pour que Taylor reprenne la guitare. Ils choisissent le nom de Pretty Things, d'après un classique de Bob Diddley.


Mars 1965: Le premier album des Pretty Things sort. Signé chez Fontana dans le but de devenir les concurrents des Stones, ils désespèrent au bout de quatre vingt dix minutes le grand patron du label venu les voir en studio. Ce dernier aurait déclaré: "Je ne reste pas avec ce troupeau d'animaux". Les sessions sont bouclées sans producteur en quarante huit heures. En 1965 les Pretty Things ont une énergie sauvage et brute, ils ont déjà les cheveux longs, chose assez mal vue, des années avant tout le monde, les concerts se terminent en émeute, les chambres d'hôtels saccagées. L'année précédente, leurs premiers singles ont été de gros succès: Rosalyn (un certain David Bowie en fera une reprise sur Pin Ups en 1974) et Don't Bring Me Down. En 1965, les Kinks viennent de publier Kinda Kinks, Les Rolling Stones en sont à Out Of Our Head et les Beattles à Rubber Soul en fin d'année.


Décembre 1965: Get The picture? le deuxième album est déjà dans les bacs. Ils ont tout pour eux, plus sauvages et inquiétants que les Stones, sauf le succès et l'opinion publique qui les boudent. Une odeur de soufre les suit, ils doivent se séparer de leur batteur à la violence devenue incontrôlable. On évoque souvent leur premier album dans les discothèques idéales, loin d'être le meilleur. Get The Picture? et les suivants, lui sont bien supérieurs. Des titres comme Midnight To Six Man, Come And See Me, Can't Stand The Pain ou £SD, sont toujours d'une incroyable efficacité et redoutablement moderne encore.




Mai 1967: Changement de line up, changement de direction et fin de contrat chez Fontana. Emotions est plus pop, mais détourné par la maison de disque qui rajoute cordes, cuivres et pour faire plus joli encore un peu de harpe. Emotions reste un de ces chef d'oeuvres méconnu. Lorsque paraît l'album, le groupe travaille déjà sur l'album suivant. Eté 1967, le summer of love, ils signent chez EMI, les Beattles en sont a Sergeant Pepper's, Pink Floyd débarque avec The Piper At The Gates Of Down. Le troisième grand disque psychédélique de cette année là c'est celui sur lequel ils travaillent et qui ne sortira que dix huit mois plus tard...


Décembre 1968: Pour les Beattles c'est le Double Blanc, pour les Rolling Stones, Beggar's Banquet. Les Pretty Things proposent le premier opéra-rock, S.F. Sorrow, qui inspirera largement les Who pour leur Tommy, et donnera un tas d'idée à David Bowie pour son Space Oddity, ne cherchez plus d'où viennent les envolées de la chanson. Chef d'oeuvre absolu, qui ne rassemble toujours pas. Triste histoire que celle de Sebastian F. Sorrow, au travers des épreuves de sa vie, sa naissance, la perte de sa fiancée dans un accident de ballon, la guerre, l'exil, la solitude.



L'échec de cet album décourage Dick Taylor qui finit par quitter son groupe courant 1969. Les Pretty Things continuent dans un dernier effort qui sera le terme de leur première période, l'album suivant, Parachute, publié en 1970 aura les honneurs de l'album de l'année par Rolling Stones... le magazine.

4 commentaires:

Arty a dit…

Ziva !!! Comment t'es trop culturé d'la musique !!!

(on retrouve toujours le nom de Bowie partout... En fait c'est un gros copieur au bout du compte hum ? :)

Solitary Man a dit…

Ouais mais pas autant qu'toi tou'd'mêm'... Etais pas au strip-tease de Divine Comedy, moi!
Bowie a toujours eu l'élégance de citer ses sources, et de renvoyer l'ascenseur le cas échéant.

KMS a dit…

C'était des vrais mauvais garçons... baston et compagnie... ça les a pas aider pour leur carrière. Je me souviens d'un article de Mojo sur eux où il y avait des photos terribles. Même problème pour les Kinks qui se sont grillés aux US pendant un paquet d'années après leur première tournée. Les Kinks avaient plus de talent cela dit...

Solitary Man a dit…

Les Kinks ont eu une période grandiose de 64 à 71, et une écriture plus variée et plus raffinée très certainement.
J'ai une certaine affection pour les Pretty Things qui ont eu une influence non négligeable, et qui sont hélas les grands oubliés. On parle toujours, Beattles, Stones, Kinks, Who, Pink Floyd, Zombies faut pas les oublier non plus. Ils ont composé aussi des albums très riches et variés. Et je me demande si à côté les Who, qui ont vu le jour à la même époque n'était pas des enfants de choeur...
En résumé, Get The Picture, Emotions et SF Sorrow sont vraiment des albums qui ont conservé une fraîcheur et une intensité surprenante. Et je ne saurais trop conseiller les réeditions de chez Repertoire, en digipack luxueux avec livret très complet et nombreux titres bonus, les singles notamment.