Time Fades Away

vendredi 12 mars 2010

It's A Wonderful Life

Il faut un mort à nouveau pour me faire sortir du silence. La disparition de Mark Lindous de Sparklehorse me touche bien évidemment. Une de mes idoles, une de plus, qui abandonne, ne souhaite pas poursuivre le chemin. Alors que reste t'il. Des souvenirs qui refont surface.

Novembre 1995, un disque distribué au compte goutte en import, un disque pour le petit snobinard que je suis, un disque qui ne tarit pas les louanges, avec un titre à rallonge Vivadixiesubmarinetransmissionplot. Un type en fauteuil roulant, encore un. Cet album longtemps fantasmé, je ne le découvrirais que bien des années plus tard, car c'est avec It's A Wonderful Life, le troisième album que je suis entré dans l'univers de Mark Lindous en juin 2001. J'ai toujours une tendresse particulière pour ce disque que je n'ai pas réécouté depuis des lustres. Mais je sais que la force, la puissance et l'émotion seront restés intacts. Il y avait du beau monde, PJ Harvey, Tom Waits, Nina Persson des Cardigans. Donc je me suis mis en quête du reste de sa discographie à rebours.

Mais cette année là, Mark Lindous, en échange de bon procédé avait aussi produit le premier et un peu injustement oublié album de Nina Persson, paru sous le nom de A Camp, pour mieux brouiller les pistes. Nina Persson, chanteuse à succès au sein des Cardigans avec leur pop sucrée, apparaissait sous un nouveau jour, teinte en brune, ténébreuse, inquiétante, envoûtante, sorte de femme fatale. Au sein de ce projet, il y avait son mari Nathan Larson, gros espoir de la scène new yorkaise de la fin des années 90... dont on ne verra jamais rien publier ici, si ce n'est une bande originale pour un film First Love Last Rite, avec son groupe Shudder To Think. Je disgresse mais on trouve sur cette BO pas mal du tout, un certain Jeff Buckley, avec un de ses derniers titres publiés, le très Otis Redding I Want Someone Badly.

Quel méli-mélo. Tout se mélange. Je me plaisais à imaginer un point commun à tout ça, comment ce petit monde aurait bien pu se rencontrer, autour de quelques substances illicites, mais ce n'est que de la spéculation gratuite.

It's A Wonderful Life. En juin 2001, la vie commençait à redevenir calme et plus douce. Je venais de traverser une zone de turbulence et d'instabilité tant personnelle que professionnelle. J'allais enfin pouvoir enclencher un processus de simplification. Je revois ces belles après-midi de juin, le soleil, le sable, la serviette, les vagues au loin. La nudité complète des corps qui m'entouraient, moi parmi eux à présent.

It's A Wonderful Life. Ces jours dorés sont à présent révolus. Mark Lindous choisissant d'en finir d'une balle dans le coeur, moi sans le choisir me faisant happer dans le tourbillon, renouant bien que n'en voulant à aucun prix, avec une situation pour le moins inconfortable.

It's A Wonderful Life. Gold Day.

2 commentaires:

Arty a dit…

La nouvelle déco est sympa !

Solitary Man a dit…

C'est pas pour ça que ça bouge plus.